Bientôt une chaire des lettres africaines à l'Académie du Royaume du Maroc, c’est en tout cas le projet que défend actuellement cette institution de référence. L'annonce, majeure, a été faite au cours d’une rencontre de réflexion, tenue hier samedi 26 mars 2022, à Rabat, au siège de l’Académie, et ayant réuni plusieurs auteurs et écrivains africains, représentants divers pays du continent.
Outil de promotion d'une discipline ou d'un savoir émergent, et interface dans le milieu du savoir, de la recherche et du monde socio-économique, le rôle d'une chaire consiste, rappelons-le, à favoriser la transmission des connaissances et à promouvoir la recherche.
Le secrétaire perpétuel de cette institution, Abdeljalil Lahjomri, a d'ailleurs officiellement fait part de ce projet. Son objectif est de promouvoir et consolider le rayonnement culturel de l’Afrique, sur la terre africaine même. La création de cette chaire vise tout particulièrement à favoriser la transmission des connaissances et de promouvoir la recherche dans le domaine des lettres africaines.
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Les participants à cette rencontre de Rabat ont unanimement salué cette initiative, qualifiée de «légitime» et de «nécessaire». L’occasion pour Abdeljalil Lahjomri de souligner «l’engagement du Royaume du Maroc à valoriser et mieux faire connaître le patrimoine littéraire africain, à travers des activités de recensement, d’exposition et d’actions pédagogiques innovantes, basées sur un référentiel simple et partagé: soutenir, exposer, partager les imaginaires africains tels qu’ils s’expriment dans la littérature orale et tels qu’ils jaillissent dans les écrits».
Dans une note conceptuelle liée à la création de cette chaire des lettres africaines, deux écrivains, le Camerounais Eugène Ebodé et son épouse, la romancière marocaine Rabiaâ Marhouch, estiment que l’une des caractéristiques des littératures africaines (qu'elle soit d’expression française, arabe, portugaise ou dans les diverses langues du continent) est qu’elles sont «jeunes, insuffisamment connues de leurs publics prioritaires et africains».
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«Elles sont généralement, ont-ils souligné, marginalisées à l’extérieur et en particulier dans les cercles des concrétisations de l’espace littéraire mondial».
Le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc a par ailleurs promis que cette chaire sera étoffée et accompagnée par des actions liées à la promotion des arts dans leurs diverses expressions.