Cette manifestation, qui s’inscrit dans le cadre de la participation active de l’Académie au programme d’animation culturelle "Afrique en capitale", est initiée en partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), la Fondation nationale des musées du Maroc, l’Agence marocaine de la coopération internationale et l’Université internationale de Rabat.
Organisée sous le thème "Sur les traces de Léopold Sédar Senghor", cette journée sera l’occasion de revenir sur le parcours, les combats et les idées, toujours d’actualité, de cet homme d’Etat et homme de lettres au destin singulier.
Lors de cette journée d’hommage, des chercheurs nationaux et internationaux analyseront la portée et l’envergure de l’œuvre poétique, philosophique et culturelle de Senghor.
La pensée de Léopold Sédar Senghor sera appréhendée à partir de concepts clefs comme la négritude, la créolité ou la liberté. Les débats et les échanges porteront également sur les préoccupations et les réflexions politiques majeures de Senghor concernant la protection des droits de l’Homme, l’éducation et la culture.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, jeudi au siège de l’Académie du Royaume du Maroc, le secrétaire perpétuel de l'Académie, Abdeljalil Lahjomri, a souligné que cette journée d’hommage à feu Senghor s’intéressera plus aux aspects culturels que politiques du défunt poète, l’objectif étant de lever certains malentendus concernant l’œuvre artistique et culturelle de l’ancien président sénégalais.
Parallèlement à cette journée d’hommage, l’Académie du Royaume du Maroc accueille une exposition de la Fondation Léopold Sédar Senghor et qui revient, en textes et en images, sur le parcours exceptionnel de ce grand poète et homme d’Etat depuis sa naissance, le 9 octobre 1906, à Joal, au Sénégal, a-t-il ajouté.
Cette journée d’hommage exceptionnelle sera clôturée par un récital poétique et musical organisé autour de l’œuvre du défunt poète, une première à l’Académie, a relevé M. Lahjomri, notant que cette manifestation sera marquée par la participation d’Abdoulaye Baboulaye Cissokho, auteur-compositeur et joueur de kora et d’Ouidad Tebbaa, titulaire de la chaire Senghor à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech.
Ce spectacle de poésie et de musique s’inscrit dans le cadre de l’ouverture de l’Académie du Royaume sur les différentes expressions artistiques, notamment la poésie et les arts plastiques, a-t-il expliqué.
En tant que membre de l’Académie du Royaume du Maroc, Léopold Sédar Senghor avait délivré un discours lors de la toute première session de l’Académie, tenue en 1980 à Fès. Il y réaffirmait son attachement à la construction d’une civilisation de l’Universel privilégiant le métissage et le dialogue des cultures contre le repli identitaire, indiquent les organisateurs dans une note de présentation.
Tout au long de son mandat en tant que membre de l’Académie, Senghor s’est distingué par une série d’essais et de conférences traitant de sujets universels comme "Les crises spirituelles et dialogue Nord-Sud", "Le développement culturel, potentialités économiques et souveraineté diplomatique" ou encore "Le régime présidentiel et la démocratie en Afrique".
De son côté, le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi est revenu avec grande émotion sur ses rencontres avec le grand poète et artiste africain, qu’il a qualifié de "sculpteur des mots qui les rendait colorés".
Il a rappelé en ce sens avoir co-écrit deux livres avec Léopold Sédar Senghor, mettant en avant les qualités humaines de ce grand homme politique africain, qui "incarnait l’universalisme et était l’ami des artistes".
Par ailleurs, M. Lahjomri a fait savoir que cette journée d’hommage sera précédée par l’organisation d’une table ronde consacrée à la Recherche scientifique sur l’Afrique, le mercredi 26 courant à partir de 15h00, à l’initiative de la Fondation de l’Académie du Royaume du Maroc pour la coopération culturelle.
Cette rencontre réunira plusieurs doctorants marocains travaillant sur des problématiques en lien avec le continent africain, et ce dans plusieurs domaines et disciplines scientifiques. Des travaux de recherche qui témoignent de la dynamique enclenchée au niveau des instituts de recherche concernant l’Afrique, et qui illustrent l’attention toute particulière que le Royaume accorde, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, au continent et au partenariat Sud-Sud.
En ce sens, le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc a indiqué que l’Académie a identifié près de 80 doctorants marocains travaillant sur l’Afrique, et dont les travaux couvrent l’ensemble des axes des études africaines, précisant que cette initiative vise à réunir les chercheurs et leur donner les moyens nécessaires pour travailler et mener des réflexions sur le continent africain.
L’Académie travaille en collaboration avec l’Institut Mandela dans le cadre d’un projet visant la formation de nouvelles élites africaines, a souligné M. Lahjomri.
Cette table ronde ambitionne de permettre aux doctorants de présenter l’état de leurs recherches et de les constituer en réseau afin de pouvoir prendre part aux programmes d’échanges et de formation de l’un des partenaires majeurs de l’Académie sur le continent.
Prenant la parole, le vice-président de l’Université internationale de Rabat (UIR), Abdelaziz Benjaouad, a rappelé les actions de l’UIR tournées vers l’Afrique dont la mise en place de deux chairs des études africaines, faisant observer que ces activités s’inscrivent dans le cadre de la contribution de l’université au rayonnement africain du Royaume.