Mchaaate 2021. Ouf! Nous n’avons jamais autant souhaité qu’une année se termine vite!
L’an dernier, à la même période, nous vivions les mêmes incertitudes, angoisses, restrictions et frustrations. Nous pensions être au bout du tunnel. Mais 2021 nous a ramenés un variant, le Delta, qui nous a encore plus inquiétés et qui a entraîné d’autres restrictions. Ensuite, Omicron. Alors que la courbe du moral commençait à remonter, la voilà en dégringolade. Information et désinformation se lient pour nous inquiéter davantage.
Certains d’entre nous arrivent à s’adapter mieux que d’autres à cette tempête. D’autres sont épuisés moralement et physiquement.
Le plus dur a été le départ d’être chers et l’impossibilité de vivre les funérailles avec les proches qui soulagent la douleur de la séparation. Le stress financier a gagné beaucoup d’entre nous, dans des secteurs sinistrés. D’autres subissent une baisse drastique de revenus et peinent à assurer le minimum.
L’endettement est important, surtout auprès des jeunes couples, qui n’arrivent plus à payer leurs échéances et qui subissent des pressions de toutes parts.
L’isolement et les préoccupations que nous avons pour nos proches vivant hors du Maroc sont des sources de stress.
Récemment, l’arrêt des vols depuis et vers le Maroc a entraîné des frustrations intenses, des drames, surtout pour les personnes qui sont coincées à l’étranger. Que de personnes, habitant à l’étranger, envisageaient de passer les vacances de fin d’année au Maroc, auprès des leurs. Que de projets tombés à l’eau, que de larmes versées: des mamans qui n’ont pas vu leurs enfants depuis un ou deux ans, des mariages annulés car le marié ou la mariée n’a pas pu se rendre dans le pays… Que de projets de vacances ou de déplacements professionnels et familiaux hors du Maroc annulés…
A l’angoisse d’être contaminé et de perdre des personnes chères s’ajoute l’impossibilité de faire des programmes.
Pour notre équilibre, nous avons besoin de stabilité, de vision à court et moyen terme. Aujourd’hui, nous naviguons à vue, sans visibilité.
La liste des perturbations est très longue. Continuer à la ressasser, c’est remuer le couteau dans la plaie. Un acte masochiste et sadique. Saaafi! Baaaraka!
A la veille d’une année nouvelle, nous avons besoin de sérénité, de confiance. Accrochons-nous à l’espoir, à la résilience.
La résilience est la capacité pour un individu à faire face à une situation difficile, à affronter les épreuves et à se renforcer en des temps incertains.
C’est «l’art de naviguer entre les torrents» (Boris Cyrulnik). Cette faculté n’est pas innée. Elle est liée à l’enfance et à la relation des parents avec leur enfant. Mais elle se travaille à l’âge adulte.
La résilience individuelle ne peut se développer sans interactions sociales car l’homme est de nature sociale. La résilience individuelle est inséparable de la résilience collective, qui est la capacité d'une communauté de continuer à vivre, à se développer, à s'épanouir après un traumatisme.
L’être humain a un besoin vital de socialisation: parler, rire, écouter… L’isolement est un danger pour notre santé mentale et pour le lien social.
Alors prenons de bonnes résolutions pour 2022 et profitons pleinement du moment présent, tant que nous sommes en bonne santé. Arrêtons de nous projeter en avant et d’imaginer des scénarios catastrophes. Etre résilient, c’est vivre le moment présent et le savourer. Un proverbe arabe dit: «ce qui est passé a fui; ce que tu espères est absent; mais le présent est à toi».
Alors offrons du plaisir à notre présent, aujourd’hui et tous les jours de 2022. Stimulons la sécrétion dans notre corps d’hormones du bien-être et du bonheur.
La dopamine, hormone du plaisir, de l'initiative, de l’activité, de la motivation, du plaisir sexuel. Pour la stimuler, dégustons de bons repas, écoutons de la musique et ayons des activités créatives.
La sérotonine, hormone de la bonne humeur, du désir sexuel, de la qualité du sommeil, de l'apprentissage. Il faudrait nous hydrater, faire du sport et surtout avoir des activités sociales avec des amis et des proches. Nous avons la chance d’avoir un soleil resplendissant toute l’année. Profitons-en pour stimuler la sérotonine et donc notre bonne humeur.
L’ocytocine, hormone qui vient du sentiment de bien-être et de sécurité quand on est dans les bras d’un être aimé. Elle diminue le stress, favorise la générosité, renforce les relations et les rend harmonieuses. Echangeons des conversations agréables, des mots affectueux, des câlins, des bisous, des moments chaleureux avec des gens que l’on apprécie. La distanciation nous a privés de ce bien-être que procure l’ocytocine.
L’endorphine, hormone liée à la marche, la natation, la danse. Elle procure une sensation de plaisir qui réduit le stress, l'anxiété, la tristesse et renforce la bonne humeur. On la stimule aussi par le sourire, par dhika zouina (le rire). Savez-vous qu’un enfant de moins de 3 ans rit en moyenne 300 fois par jour Un adulte 17 fois seulement! Alors rions à pleins poumons. Le rire est une thérapie. L’endorphine est stimulée par les bonnes odeurs. Alors parfumons-nous et faisons embaumer nos maisons.
La carence de ces hormones entraîne l’énervement, la démotivation, l’agressivité, l’irritabilité, la mélancolie, la dépression, la perte du goût de vivre. Elle affecte les relations sociales et rend la personne désagréable. C’est ce qui nous arrive en ce moment!
Accueillons 2022 avec espoir et plein de sbère. Veillons à conserver notre bien-être et notre bonne humeur pour protéger notre santé mentale et physique.