Ce n’est pas un marché classique, mais il est prometteur. C’est en ces termes que Zoubir Bouhoute, consultant en tourisme, décrit le marché chinois qui a «véritablement connu un essor en 2016, lorsque le roi Mohammed VI a ordonné la suppression des visas pour les ressortissants de ce pays. Avant cette mesure, en 2015, le nombre de voyageurs ne dépassait pas les 15.000. Cependant, après l’abolition des visas en mai 2016, les chiffres ont bondi, atteignant même 40.000 visiteurs la même année».
Cette tendance à la hausse s’est poursuivie jusqu’en 2019, année où le Maroc a enregistré 180.000 arrivées, après avoir accueilli 170.000 visiteurs en 2018. «La pandémie de la Covid-19 a toutefois sévèrement impacté ce marché», estime ce consultant. La fermeture des frontières a provoqué une chute brutale du nombre de touristes chinois, avec seulement 27.979 arrivées en 2022. Cependant, les chiffres de 2023 montrent une reprise encourageante avec 59.719 touristes, selon les données communiquées par l’Observatoire du tourisme.
Lire aussi : Tourisme: opération séduction de l’ONMT auprès des professionnels chinois
«Cette reprise est encourageante. Cela démontre l’attractivité persistante du Maroc malgré les défis récents. Cette tendance à la reprise doit néanmoins être soutenue par des politiques adaptées, favorisant non seulement l’augmentation des capacités d’accueil, mais aussi l’amélioration de l’expérience touristique pour répondre aux attentes spécifiques des visiteurs chinois», signale-t-il.
D’autant plus que ce marché est d’une importance stratégique pour le secteur touristique marocain. La Chine, avec une population de plus de 1,4 milliard d’habitants et une économie puissante, compte un nombre croissant de citoyens appartenant à la classe moyenne et aisés dans les voyages. Les prévisions pour 2030 sont optimistes: sur les 1,32 milliard de touristes internationaux attendus, près de 19% devraient provenir de Chine.
Renforcer les capacités aériennes
Pour maximiser les bénéfices de ce marché, une vision à long terme est nécessaire. La tutelle doit continuer à promouvoir le pays comme une destination touristique de choix pour les Chinois, en mettant en avant les richesses culturelles, historiques et naturelles du Maroc. «Des campagnes de marketing ciblées, des partenariats avec des agences de voyage chinoises et des initiatives de promotion sur les réseaux sociaux populaires en Chine sont des mesures cruciales. C’est, d’ailleurs, sur quoi mise l’Office national marocain du tourisme pour mettre en avant les atouts touristiques du Royaume», note Zoubir Bouhoute.
Lire aussi : Tourisme: l’embellie se confirme, le Maroc redevient une destination privilégiée
Et pour mieux se préparer à l’avenir, il faudra, d’après notre interlocuteur, renforcer la capacité aérienne et opter pour des appareils de plus grande capacité afin d’absorber les flux touristiques croissants. «En adoptant des stratégies ciblées et en renforçant ses infrastructures, le Maroc peut s’assurer une place de choix sur l’échiquier touristique mondial. Les prévisions pour 2030 indiquent clairement que la Chine restera un acteur majeur du tourisme international, et le Royaume se doit d’être prêt à accueillir ces nouveaux visiteurs avec des services de qualité et des infrastructures adaptées», conclut-il.