Taghazout: du paradis promis à l’hôtel en travaux, la mésaventure de touristes français

Palais des roses Agadir où ont séjourné les touristes français.

Près d’une cinquantaine de touristes français, venus séjourner au luxueux White Beach de Taghazout, ont été redirigés à leur arrivée vers un hôtel familial d’Agadir… en pleins travaux. Un séjour cauchemardesque, au cœur d’un bras de fer entre le voyagiste Ôvoyages et la chaîne hôtelière Pickalbatros.

Le 14/08/2025 à 18h52

Sur le papier, tout annonçait un séjour idyllique. En parcourant le site de Pickalbatros, difficile de résister au charme du White Beach: piscines à débordement face à l’océan, couchers de soleil flamboyants, formule ultra tout compris et promesse de quiétude dans ce village de pêcheurs devenu repaire de surfeurs. Mais pour plusieurs dizaines de touristes français, la carte postale s’est déchirée dès leur arrivée au Maroc, rapporte Le Parisien.

Le 31 juillet, Dylan, 21 ans, atterrit à Agadir avec ses parents et sa compagne. Leur voyage, réservé via Ôvoyages pour près de 1.000 euros par personne, devait les mener à Taghazout pour une semaine de détente. À peine arrivés, une altercation dans le hall de l’aéroport capte leur attention: «On a entendu une voyageuse élever la voix avec un représentant de l’agence», raconte Dylan au Parisien. Intrigués, ils s’approchent. Verdict: l’hôtel est en surbooking, plus aucune chambre disponible. On leur propose alors une alternative, le Palais des Roses, un autre cinq étoiles d’Agadir. «La seule différence, nous assure-t-il, c’est qu’il y a des enfants… et l’hôtel vient juste d’être restauré», précise le jeune homme.

Le petit groupe accepte, pensant ne concéder qu’un changement de décor. Mais, à l’arrivée, la désillusion est totale. «C’est un hôtel familial, bruyant, humide, en travaux et sans plage privée», déplore Dylan. Sur les clichés qu’il a pris, on distingue des toboggans pour enfants et des chambres donnant sur une cour envahie par les échafaudages.

Rapidement, ils découvrent qu’ils ne sont pas un cas isolé: entre 40 et 50 voyageurs partagent la même mésaventure, et, selon Le Parisien, une cinquantaine d’autres avaient déjà vécu ce scénario la semaine précédente. Quelques-uns tentent de rejoindre le White Beach pour obtenir des explications, mais la direction assure n’avoir attribué que dix chambres par semaine à Ôvoyages au cours des quinze derniers jours.

Une version contestée par Samia Guenaoui Benslimane, directrice d’Ôvoyages. «Nous avons la preuve formelle que ces chambres ont été payées à l’avance», affirme-t-elle au Parisien. Selon elle, l’hôtel a évoqué un «bug informatique» à l’origine de la surréservation. «Est-elle fausse ou vraie? Je n’en sais rien», admet-elle néanmoins.

Les voyageurs racontent qu’une autre solution d’hébergement avait été envisagée, avant d’être abandonnée. Résignés, ils ont achevé leur séjour au Palais des Roses, avec un goût amer. Aujourd’hui, ils réclament un remboursement ou, à défaut, un geste commercial. «Nous voulons trouver une solution d’apaisement», plaide la directrice d’Ôvoyages. La société exploitant le White Beach, elle, n’a pas répondu aux sollicitations du journal.

Par Ryme Bousfiha
Le 14/08/2025 à 18h52