On savait que l’Algérie était une vaste prison à ciel ouvert, où des milliers de citoyens, dont des opposants au régime, des responsables militaires ou civils tombés en disgrâce, des chefs de parti politique et des journalistes, sont sous le coup d’une «interdiction de quitter le territoire national» (ISTN). Mais la junte locale vient d’innover en faisant de l’Algérie le premier État au monde à empêcher l’un de ses citoyens, né en Algérie et détenteur du seul passeport algérien, d’entrer dans son propre pays. C’est le cas du journaliste Farid Alilat, qui vient d’être refoulé de l’aéroport international d’Alger pour avoir déterré le passé assassin de l’un des fondateurs du Système.