Il est mort presque dans l’indifférence totale à l’âge de 72 ans dans une demeure modeste à Salé. A un moment de l’histoire, au début des années 1970, il y avait deux gardiens de but au monde qui dominaient la scène footballistique : le gardien de but de la Russie, de l’ancienne république soviétique et du Dynamo de Moscou Lev Ivanovitch Yachine et Allal, de l’équipe des FAR et de la sélection marocaine. Une anecdote véridique. Lors d’un match amical joué à la fin des années 70 au Maroc, Yachine a voulu montrer au public sa grande puissance en décidant de tirer un pénalty contre l’équipe dont les cages étaient gardées par Allal. Grosse surprise : non seulement il rate son tir, mais il encaisse un but concrétisé par Allal à l’issue d’un autre pénalty obtenu par l’équipe du portier marocain.
Feu Moulay Abdellah, frère du défunt roi Hassan II, avait organisé un jubilée en signe de témoignage de la grandeur de ce joueur hors pair. N'eût été sa pension militaire en sa qualité d’officier des Forces armées royales, il aurait fini sa vie dans la misère, selon les observateurs. Dans les années 70, il a marqué les mémoires des gens qui ne l'ont ni vu ni connu. A l’époque, la télévision n’existait pas, le public suivait ses traces grâce aux retransmissions des matchs par la radio. Modeste, timide, Allal avait mené dernièrement une vie effacée. Il restera un grand joueur de tous les temps. Il avait représenté dignement le Maroc. Il était issu d’une génération de sportifs qui ont mouillé leur maillot pour le pays et qui n’ont jamais mis les aspects matériels en avant, selon plusieurs observateurs.
