Violentes altercations entre agriculteurs et éleveurs nomades dans la région d’El Jadida

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Revue de presseKiosque360. Dans la région de Doukkala-Abda, des éleveurs nomades profitent du confinement des populations locales pour étendre leur zone de pâturage et faire gratuitement paître leur bétail sur des domaines privés.

Le 18/05/2020 à 14h40

Dans son édition du lundi 18 mai, Al Massae rapporte que le pâturage intensif pratiqué par des éleveurs nomades, dans des exploitations agricoles privées du douar Dhamna (commune Ouled Sbita), a entraîné de violentes altercations entre agriculteurs et éleveurs.

Les propriétaires des parcelles seraient intervenus pour arrêter les éleveurs alors qu’ils y faisaient paître leurs troupeaux, soit environ 3.000 têtes de moutons et chèvres, sans leur accord. De quoi saboter les systèmes d’irrigation au goutte-à-goutte mis en place, ajoute le quotidien arabophone. 

Alors qu’ils tentaient de stopper l’avancée des éleveurs, les locaux ont été victimes de plusieurs agressions physiques. Un jeune trentenaire, souffrant de multiples fractures, a ainsi été transporté à l’hôpital universitaire Mohammed VI d’El Jadida. Un agriculteur, percuté violemment par un véhicule 4x4 appartenant à l’un des éleveurs, souffre de même d'une double fracture au niveau des membres inférieurs, tandis qu'un père et son fils ont été blessés à l'arme blanche.

L’incident a interpelé les autorités locales et la Gendarmerie royale de Zemamra qui se sont déplacées sur les lieux pour constater les violentes altercations, en attendant d’établir les circonstances exactes de l'incident pour transmettre le dossier au tribunal de première instance de Sidi Benour. 

Ces éleveurs nomades, arrivés il y a plusieurs semaines dans la région de Doukkala-Abda, assurent la surveillance de leur bétail à bord de véhicules 4x4. Avec le début de la moisson, ils s'invitent de plus en plus sur des parcelles relevant du domaine privé, ce qui est de nature à engendrer des confrontations brutales avec les agriculteurs-exploitants. Ils profiteraient du confinement des populations locales et de l’état d’urgence sanitaire pour étendre leur zone de pâturage et faire paître leur bétail gratuitement sur des domaines privés. 

Le quotidien affirme que de multiples appels à l’aide ont été lancés par les agriculteurs à la Gendarmerie royale, dans l'espoir d'une protection contre cette intrusion illégitime sur leur territoire.

Par Khalil Ibrahimi
Le 18/05/2020 à 14h40