La tempête Emilia continue de s’abattre sur la région nord du Royaume, étendant sa fureur vers l’intérieur des terres. Depuis l’aube du samedi 13 décembre, pluies torrentielles et rafales déchaînées provoquent d’immenses dégâts, humains et matériels. La ville de Safi, endeuillée par des dizaines de victimes, symbolise la violence du phénomène, qui avait auparavant frappé Tétouan, Martil, M’diq et certains quartiers de Tanger, rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 16 décembre.
Sur la route côtière reliant Tétouan à Al Hoceima, les précipitations ont transformé les axes en torrents, réduisant la chaussée à l’état de débris et interrompant toute circulation pendant de longues heures. De nombreux automobilistes, pris au piège dans des conditions périlleuses, ont d’autant plus souffert que ces intempéries intervenaient avec le retour des vacances scolaires.
Le chaos n’a pas épargné ceux qui avaient choisi de voyager en Espagne. Au port d’Algésiras, des familles sont bloquées depuis samedi dernier, dans l’attente d’une accalmie en mer. D’autres, plus aventureux, ont vécu des heures de terreur à bord d’un ferry de la compagnie Balearia, pris dans la tourmente en plein détroit de Gibraltar. Menacé d’engloutissement par des vagues monstrueuses, le navire n’a pu accoster à Melilla, ce qui entraîne de vives interrogations sur la responsabilité des autorités portuaires ayant autorisé son départ.
Devant cette urgence, les autorités marocaines et espagnoles ont décrété un état d’alerte maximal, fermant les quais jusqu’à nouvel ordre. Dans les établissements scolaires, plusieurs directions provinciales ont suspendu les cours, une mesure qui pourrait se prolonger jusqu’au milieu de cette semaine. À Tétouan, les services de secours ont été mobilisés pour intervenir après les inondations du week-end.
Ces précipitations révèlent encore une fois la fragilité des infrastructures et des lacunes persistantes dans la gestion des crises, souligne Al Ahdath Al Maghribia. Dans les zones rurales du littoral vers Al Hoceima, à partir d’Oued Laou, des routes coupées et de graves inondations ont conduit à un isolement quasi-total des habitants, en l’absence d’interventions rapides. Les usagers de la route côtière, bloqués dans des conditions dangereuses à cause de l’affaissement des sols, partagent ce calvaire. L’ampleur de cette crise exige des réponses immédiates et des actions de solidarité.








