Tel-Aviv: Mariage d'un musulman avec une juive sous haute tension

Capture d'écran

Le mariage de Mahmoud Mansour et Morel Malka aura sans doute été l’un des pires jours de leur vie. Dimanche, pour leur union, l’ambiance était plus à la haine qu’à la fête, à Tel-Aviv, dans le sud de la ville où s’étaient rassemblés, dans la soirée, des centaines de manifestants d’extrême-droite.

Le 18/08/2014 à 19h40

"Rien ne nous atteindra, on aura un beau mariage, le plus beau mariage que l'on puisse imaginer", avait déclaré le futur marié. Mais le mariage de Mahmoud Mansour et Morel Malka aura sans doute été l’un des pires jours de leur vie. Dimanche, pour leur union, l’ambiance était plus à la haine qu’à la fête, à Tel-Aviv, dans le sud de la ville où s’étaient rassemblés, dans la soirée, des centaines de manifestants d’extrême-droite. Des manifestants réunis par l’organisation Lehava, ou "La flamme", soit, en l’occurrence, "la flamme" de l’obscurantisme attisée par des slogans aussi virulents que «Mort aux Arabes» ou "Vous n’aurez pas ma sœur". "C'est un mariage, mais il n'y a rien à célébrer car l'assimilation est un fléau", déclarera d’ailleurs Bentzi Gopstein, responsable de l'organisation Lehava.Face à ces manifestants venus s’opposer au mariage, quelques dizaines de personnes venues soutenir les mariés et tentant de mettre un peu de baume aux cœurs, munies de fleurs qu’elles offrent autour d’elles et de pancartes proclamant "L’amour plus fort que tout". 

Une manifestation autorisée par la justiceMahmoud Mansour avait bien essayé de faire interdire la manifestation, suite aux menaces de mort dont lui et sa future femme avaient été victimes durant les jours précédant la cérémonie. En vain. Malgré les arguments de son avocat, le juge autorisera le regroupement, avec pour seule condition que les manifestants restent à une distance de 200m du lieu des festivités. Les invités ont ainsi dû traverser une furieuse marée, d’autant plus houleuse, d’ailleurs, que la jeune mariée, dont le père a refusé d’assister au mariage, s’était convertie à l’islam après sa rencontre, cinq ans plus tôt, avec celui qui deviendra son époux malgré tout, en ce dimanche 17 août. "Nous sommes ensemble depuis cinq ans, mais nous n'avions jamais fait face à un tel racisme", déclarera la jeune femme qui aura reçu, depuis le 13 août, sur Facebook, quelque 4000 messages de membres d’Yad l’Achim, un groupe ultra-orthodoxe qui aura de même tout fait pour empêcher ce mariage.

Par Bouthaina Azami
Le 18/08/2014 à 19h40