Dans le prolongement de sa démarche de communication, la Direction générale de la sûreté nationale présente les grandes lignes de son bilan 2025. Il en ressort, selon un communiqué de la DGSN, que l’année en cours (2025) a été marquée par la poursuite de la mise en œuvre d’une nouvelle génération de réformes au service de la sécurité du pays et des citoyens, fondées sur l’accélération de la transformation numérique globale du système des services publics de police et sur le recours aux technologies modernes afin d’atteindre une sécurité intégrée conforme aux standards internationaux. Ce bilan met l’accent sur l’ensemble des efforts déployés pour moderniser les structures et les équipements de sécurité, sur les indicateurs de renforcement du sentiment de sécurité et de lutte contre la criminalité, ainsi que sur les mécanismes d’amélioration de la gestion de la carrière professionnelle des fonctionnaires de la Sûreté nationale, ce qui se répercute positivement sur l’efficacité des plans de sécurité, en plus de la présentation des principaux projets et programmes prévus en matière de sécurité publique au cours de l’année 2026.
Modernisation des structures policières: renforcement de la proximité et diversification de l’offre de sécurité
La Direction générale de la sûreté nationale se prépare à entamer l’exploitation de son nouveau siège central à Rabat au cours du premier semestre 2026, après l’achèvement des dernières étapes de son équipement. Les travaux avancés relatifs à la construction de l’«Écosystème» numérique et matériel de travail au sein de ce complexe administratif se poursuivent. Celui-ci regroupe l’ensemble des directions et services centraux dans un espace intégré, après la finalisation des grands travaux et des aménagements de bureaux, réalisés dans le strict respect des normes techniques applicables aux installations de sécurité hautement sensibles.
Dans le cadre de l’ouverture sur une nouvelle vision de la formation policière spécialisée de haut niveau, il a été procédé, à Ifrane, en décembre 2025, à l’inauguration de l’Institut supérieur des sciences de la sécurité. Il s’agit d’un centre académique incarnant la vision d’avenir pour le développement de la formation policière et la modernisation des programmes d’entraînement sécuritaire au Maroc, ainsi que d’une plateforme scientifique d’échange de connaissances et d’expertises entre les cadres de sécurité nationaux et leurs homologues de pays amis et frères. Cet institut académique nouvellement créé est appelé à élaborer des stratégies de renforcement des capacités scientifiques des cadres de sécurité au Maroc et chez ses partenaires régionaux et internationaux, notamment en Afrique. Il devrait également constituer un incubateur de recherche scientifique au profit des agents de sécurité, des experts et des spécialistes dans les différents domaines et sciences de la sécurité.
L’inauguration de l’Institut supérieur des sciences de la sécurité à Ifrane a été accompagnée de la signature d’un mémorandum de partenariat et de coopération entre cet institut et l’Université arabe Naif des sciences de la sécurité (Royaume d’Arabie saoudite), qui assure la formation des cadres dirigeants de la sécurité au niveau arabe (doctorat et master) dans diverses spécialités techniques, scientifiques, juridiques et sécuritaires. Cette coopération vise à renforcer les domaines de collaboration académique commune afin de soutenir les contributions et initiatives destinées à développer les politiques et programmes régionaux et nationaux en matière de suivi, de lutte et de prévention de la criminalité; à promouvoir la recherche scientifique et l’innovation; à réaliser des études et recherches conjointes dans différentes spécialités de sécurité; à échanger l’expertise entre les deux parties dans les programmes académiques, de recherche, de formation, les séminaires, forums, conférences et ateliers; ainsi qu’à soutenir la création d’un réseau arabe d’experts et de chercheurs dans les domaines liés au suivi, à la lutte et à la prévention de la criminalité.
Toujours dans le cadre du renforcement des structures de formation policière — considérées comme le cœur de l’investissement dans les ressources humaines qualifiées de la DGSN — et dans la continuité du soutien aux pôles régionaux des écoles d’entraînement sécuritaire, l’année 2025 a également connu l’inauguration d’une nouvelle école de formation policière à Marrakech, suivie à moyen terme par l’ouverture d’une école similaire à Casablanca.
S’agissant du renforcement des structures territoriales dédiées à la police de proximité, et dans le souci d’assurer l’accompagnement sécuritaire et de service de l’expansion urbaine des nouveaux pôles, il a été procédé à la promotion de l’organisation des services de sécurité dans les villes de Tikiouine, Ouislane et Aït Melloul: ces structures sont passées du statut de commissariats régionaux de police à celui de zones provinciales de sécurité, impliquant une augmentation des unités et des structures organisationnelles, un doublement des moyens logistiques, des ressources humaines et des capacités opérationnelles. Le nouveau siège du 1er arrondissement de police relevant de la zone provinciale de sécurité de Khouribga a également été inauguré, et quatre nouveaux services de constatation des accidents de la circulation ont été créés à Settat, Taza, Sefrou et Smara.
Dans le cadre du renforcement de la sécurité urbaine et de la gestion des opérations de terrain, un nouveau centre de commandement et de coordination a été mis en service à la Préfecture de police d’Agadir: une infrastructure intégrée, équipée des technologies les plus récentes, permettant d’exécuter de nombreuses missions opérationnelles, d’assurer une réponse rapide aux appels de secours des citoyens et de renforcer l’efficacité de la coordination entre l’ensemble des services de sécurité au niveau de la ville. Dans le même contexte, une salle de contrôle du système de vidéoprotection a été inaugurée au siège de la brigade de la police touristique à Marrakech, afin de soutenir la salle de commandement et de coordination couvrant la Préfecture de police de Marrakech et de renforcer le réseau national de ces salles, désormais opérationnel: huit salles régionales, un centre principal à la Préfecture de police de Casablanca et 138 salles de communications réparties entre diverses unités de commandement, toutes reliées à un réseau intégré de communications filaires et sans fil, de systèmes de transmission de données et de bases de données policières.
Lire aussi : Comment Hammouchi a révolutionné le système sécuritaire au Maroc
Dans le cadre du renforcement des unités de terrain chargées de répondre aux appels de secours, une brigade mobile de motards a été créée au niveau de la sécurité régionale de Taza pour appuyer les unités mobiles de la police-secours. Une brigade touristique relevant de la sécurité provinciale de Salé a également été créée afin d’assurer la sécurité dans le secteur touristique et de protéger les monuments et espaces historiques.
Préparatifs des grandes manifestations sportives et renforcement de la sécurité des frontières
En préparation de l’accueil par le Royaume du Maroc de grandes manifestations sportives, au premier rang desquelles la Coupe d’Afrique des Nations 2025, un travail a été mené, en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, ainsi que la Fédération royale marocaine de football, pour la création du «Centre de coopération policière africaine 2026». Cette initiative constitue l’aboutissement de l’atelier régional sur les meilleures pratiques sécuritaires dans la sécurisation des événements sportifs internationaux, organisé par la DGSN en partenariat avec Interpol dans le cadre du «Projet Stadia» en septembre 2024 à Marrakech. Cette expérience sera exploitée dans les préparatifs sécuritaires de la Coupe du monde 2030, conformément aux normes de sûreté et de sécurité de la FIFA.
Dans la même dynamique, et face à l’augmentation du trafic aux points de passage maritimes et aériens, le commissariat spécial de l’aéroport Rabat–Salé a été élevé au rang de zone de sécurité intégrée, dotée de moyens techniques et logistiques modernes et renforcée en ressources humaines, afin de garantir une préparation sécuritaire durable pour accompagner ces échéances internationales. Des équipements similaires ont également bénéficié à plusieurs points de passage stratégiques, tels que l’aéroport international Mohammed V de Casablanca, l’aéroport Marrakech-Menara et le port Tanger Med.
Dans la même vision anticipative, les ressources humaines des centres frontaliers dans les villes hôtes des compétitions continentales ont été renforcées par plus de 100 nouveaux policiers, sélectionnés pour renforcer les équipes spécialisées de contrôle des frontières. Ces agents ont suivi des formations pratiques visant à développer leurs compétences en inspection et en contrôle sécuritaire. En outre, les services et unités de sécurité sportive, notamment à Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir, Fès et Tanger, ont été renforcés en effectifs nécessaires. Par ailleurs, 3.387 policiers diplômés cette année ont été affectés aux unités de commandement chargées de sécuriser les matchs de la CAN.
La DGSN œuvre actuellement, en coordination avec l’Office national des aéroports, au renforcement des services dans les aéroports nationaux et à la facilitation du passage aux frontières, à travers la généralisation du système de portiques électroniques (E-GATE), qui sera d’abord déployé à l’aéroport Marrakech-Menara comme site pilote, avant d’être étendu à l’ensemble des points de passage aériens. Il est également prévu de lancer la mise en œuvre du projet «Master Plan 2030» dans les principaux aéroports, et de participer au schéma directeur national des aéroports visant l’amélioration des infrastructures existantes, la planification des extensions et la création de nouveaux hubs aériens régionaux.
Parallèlement, plusieurs projets programmés en coopération avec l’Agence nationale des ports ont été suivis cette année, visant principalement à développer et réhabiliter les sièges et installations des services de police aux points de passage maritimes. Ces projets comprennent la construction et l’aménagement de nouveaux sièges de zones de sécurité dans les ports d’Agadir et de Safi Atlantique, ainsi que la création de commissariats spéciaux aux ports de Mohammedia et de Nador, dont l’ouverture est prévue prochainement.
Renforcement des valeurs de transparence
Afin de promouvoir les valeurs du sport et de consolider les principes de transparence, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a conclu, avec l’Agence marocaine antidopage (AMAD), une convention de coopération et de partenariat dans le domaine des investigations et enquêtes de lutte contre le dopage. L’objectif est d’unifier les efforts des différentes autorités concernées, d’assurer la complémentarité de leurs rôles et compétences, et de lutter contre les infractions liées à l’usage de substances dopantes lors des compétitions sportives.
Dans le cadre du renforcement de la sécurité urbaine à l’occasion des compétitions sportives continentales, un système de vidéosurveillance intelligente a été mis en place dans les villes de Casablanca, Fès, Agadir, Rabat, Marrakech et Tanger, ainsi qu’à Béni Mellal, Oujda, Tétouan, Meknès, Errachidia, Ouarzazate et Guelmim. En parallèle, 6.000 caméras portatives équipées de plateformes de gestion et d’enregistrement ont été généralisées afin de couvrir 75 sites prioritaires, notamment sur les axes Rabat–Casablanca, Marrakech–Agadir et Fès–Tanger, qui accueilleront la Coupe d’Afrique des Nations de football. De plus, l’ensemble des stades accueillant les matchs continentaux a été doté d’un commissariat de police et d’une salle de commandement et de coordination, afin de gérer les interventions de sécurité à l’intérieur des enceintes sportives et d’assurer l’application immédiate et ferme de la loi à l’encontre des contrevenants.
L’année 2025 a également connu la poursuite du renforcement des unités territoriales par des brigades spécialisées, notamment la création de deuxièmes brigades de lutte contre les bandes dans les Préfectures de police de Marrakech et de Fès. Les brigades cynotechniques et les unités de cavalerie ont également été renforcées par des chiens dressés et des chevaux dédiés, en plus de la répartition de 16 équipes de surveillance par drones dans les villes appelées à accueillir les matchs de la CAN.
Dans le cadre de la mise en œuvre du plan annuel de modernisation des moyens logistiques et des équipements de travail des services de la Sûreté nationale, aux niveaux central et régional, la DGSN a lancé une vaste opération de modernisation de la flotte de véhicules de police, à travers la distribution de 1.025 véhicules (voitures, motos et véhicules utilitaires) dotés d’équipements techniques avancés, répondant aux besoins opérationnels et aux exigences de la sécurité en tant que bien collectif et levier de développement durable.
Dans une démarche visant à consacrer le plurilinguisme sur les véhicules de police, et dans le cadre d’un partenariat entre la DGSN et le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, la langue amazighe a été intégrée dans l’identité visuelle d’un premier lot de 5.000 véhicules et motos de la Sûreté nationale, avec un plan de généralisation progressive à l’ensemble des véhicules au cours de l’année prochaine.
Concernant la généralisation du nouveau système d’armes alternatives et d’équipements fonctionnels utilisés lors des interventions afin d’immobiliser les personnes en cas d’agression ou de refus d’obtempérer, tout en préservant leur sécurité et en protégeant les policiers de toute agression physique, il a été procédé en 2025 à la dotation des commandements régionaux et de la Brigade nationale de la police judiciaire de 790 pistolets à impulsion électrique de type TASER-7.
Amélioration de la qualité des services publics numériques
Dans le cadre de la dynamique visant à améliorer la qualité des services rendus aux citoyens, les équipes techniques et d’ingénierie de la DGSN poursuivent le développement du bouquet de services numérisés liés à la plateforme E-Police. Des touches finales sont actuellement apportées en vue du lancement du service de demande en ligne du casier judiciaire pour les Marocains résidant à l’étranger, avec remise dans leurs pays de résidence dans des délais courts et déterminés. À noter que ce même service, déjà lancé au bénéfice de l’ensemble des citoyens à l’intérieur du Maroc, a enregistré cette année le traitement de 34.014 demandes soumises à distance via la plateforme E-Police.
L’année 2025 a également vu la poursuite des tests fonctionnels en vue d’intégrer le paiement électronique des droits de timbre dans la procédure de demande préalable pour l’établissement ou le renouvellement de la carte nationale d’identité électronique via le portail CNIE.MA. Il a aussi été commencé à tester le service de «remplissage en ligne du formulaire de demande préalable avec vérification de l’identité», via les systèmes d’identité numérique et de tiers de vérification fournis par la DGSN, en attendant le lancement de ces services au public au début de l’année prochaine.
Dans le souci de généraliser les bénéfices de la nouvelle génération de documents d’identité, l’année 2025 a été marquée par l’intensification des plans visant à rapprocher l’accès des citoyennes et citoyens à la carte nationale d’identité électronique sur l’ensemble du territoire. 80 nouvelles unités mobiles ont été mobilisées pour fournir ce service aux zones montagneuses et difficiles d’accès. Ces unités ont réalisé de nombreuses opérations exceptionnelles au profit des populations urbaines et rurales éloignées, bénéficiant à 85.051 personnes.
Pour accélérer l’accès des membres de la communauté marocaine à l’étranger aux documents d’identité, le programme de pré-enregistrement électronique des données d’identité a été généralisé à 71 centres de production des documents d’identité au sein des représentations consulaires et diplomatiques marocaines à l’étranger, ce qui a permis de réduire fortement les délais. Au total, 303.285 cartes nationales d’identité électroniques ont été délivrées en 2025 au profit des Marocains résidant à l’étranger.
Globalement, en 2025, il a été produit 3 685 964 cartes nationales d’identité électroniques de nouvelle génération, dont 2 653 895 au centre de production de Rabat et 1.032.069 au centre régional de production créé à Marrakech dans le cadre de la politique de proximité. Ont également été délivrés 1.575.431 bulletins de casier judiciaire, 49 415 documents de séjour pour étrangers, 24.798 visas d’entrée sur le territoire national et 4 188 autorisations de séjour exceptionnelles de nouvelle génération.
Dans le même élan d’intensification de la numérisation des services de police, le travail de généralisation du système informatique de gestion «Qadaya» (Affaires) s’est poursuivi: il permet l’interconnexion entre les différents commissariats et couvre désormais 16 commandements sur 22 à l’échelle nationale, dans la perspective de son achèvement, afin d’assurer un traitement rapide et en temps réel des affaires délictuelles et criminelles.
Lire aussi : Maroc-France: un plan d’action sécuritaire commun, Hammouchi décoré de la Légion d’honneur
Dans le domaine de la gestion des accidents de la circulation et de la sécurité routière, la généralisation du système informatique de numérisation des procès-verbaux d’accidents a été achevée sur l’ensemble des commandements de sécurité. Il permet un traitement plus rapide des dossiers et l’extraction automatique des statistiques d’accidents pour les exploiter dans les stratégies de sécurité routière.
Statistiques de lutte contre la criminalité: hausse continue du taux d’élucidation et recul de la criminalité violente
L’année 2025 s’est caractérisée par la poursuite de l’exécution de la stratégie sécuritaire intermédiaire de lutte contre la criminalité (2022-2026), dans laquelle la DGSN a misé sur le renforcement des structures de lutte contre la criminalité, le développement des laboratoires de police scientifique et technique, l’usage méthodique des mécanismes de renseignement criminel et d’appui technique dans les enquêtes, ainsi que la consolidation de la dimension des droits humains dans la fonction policière, notamment pour la garde à vue et la gestion de la surveillance des lieux de détention, en plus du renforcement de la coordination avec la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) dans les affaires criminelles complexes.
Cette année a également connu la mise en œuvre de plusieurs partenariats institutionnels visant à développer les techniques d’enquête et à les harmoniser avec le système des droits humains. Une convention de coopération a été signée entre l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, et le pôle DGSN-DGST, pour renforcer la prévention et la lutte contre la corruption, améliorer l’efficacité des investigations liées à ces crimes, développer les capacités institutionnelles via la formation, et soutenir le positionnement du Maroc en matière d’intégrité aux niveaux régional et international.
Afin de consolider la dimension des droits humains dans la fonction policière, particulièrement lors de l’enquête préliminaire et de la privation de liberté avant jugement, 2025 a vu la poursuite de la mise en œuvre de recommandations: au cours des six dernières années, 4.126 sessions de formation ont été réalisées sur le respect des droits humains; 828 notes de service ont été diffusées pour renforcer la culture des droits humains et humaniser les conditions de garde à vue; et 3.125 opérations de contrôle inopiné ont été menées dans les lieux de garde à vue et les espaces de rétention des mineurs.
La DGSN a aussi organisé, en partenariat avec l’Organisation marocaine des droits humains et en coopération avec le HCR, trois sessions de formation sur la protection nationale des réfugiés et demandeurs d’asile, au profit de plus de 90cadres sécuritaires.
Dans le but d’améliorer la qualité des enquêtes et de renforcer la coordination avec la Présidence du ministère public et la Gendarmerie royale, la DGSN a contribué aux travaux liés à la présentation du guide pratique d’amélioration des enquêtes pénales, à l’unification des méthodes de travail, et à la mise en place de mécanismes de suivi et d’évaluation.
Elle a aussi poursuivi, avec la Présidence du ministère public, la finalisation d’un système informatique sécurisé facilitant l’échange numérique des données relatives à la procédure entre le parquet et les services de police judiciaire, en phase avec les chantiers de modernisation de la justice pénale.
Sur le plan chiffré, 2025 a enregistré une stabilité du nombre total d’affaires enregistrées, à environ 779.008 affaires, avec une baisse notable de 10% des indicateurs de criminalité violente affectant le sentiment général de sécurité.
Ainsi, les statistiques des vols aggravés ont reculé: les vols sous menace ont diminué de 24%, les vols avec violence de 6%, et les vols par effraction et autres circonstances aggravantes d’environ 12%.
En parallèle, les services de la Sûreté nationale ont continué à enregistrer des niveaux records du taux d’élucidation, atteignant cette année 95 % pour l’ensemble des crimes, tendance à la hausse sur les neuf dernières années.
Dans une analyse qualitative, la criminalité violente est restée à un niveau bas, ne dépassant pas 6% du total des affaires enregistrées: 43.869 affaires, avec l’interpellation de 25.421 personnes, dont 10.036 faisaient l’objet de recherches nationales. En 2025, les services de police ont ciblé et démantelé les réseaux criminels spécialisés: 1.112 réseaux démantelés et 1.737 personnes arrêtées, avec la saisie de 166 voitures et 112 motos utilisées dans ces crimes.
Concernant les stupéfiants, 106.117 affaires ont été traitées et 134.126 personnes arrêtées, dont 378 étrangers. Les quantités saisies ont atteint environ 170 tonnes et 796 kg de résine de cannabis et dérivés, 1 tonne 731 kg 558 g de cocaïne, 5 kg 996 g d’héroïne, ainsi que 1.591.455 comprimés psychotropes, dont 350.572 comprimés d’ecstasy.
Dans le cadre d’opérations conjointes contre le trafic international, 2025 a connu 6 opérations de livraison surveillée avec l’Espagne, ayant conduit à la saisie de 55 tonnes 471 kg de chira et à l’arrestation de 38 suspects.
L’année 2025 a aussi enregistré un recul important des affaires liées à la drogue «boufa»: -33% d’affaires, -38% de personnes impliquées, et une baisse des saisies de 33%, après le renforcement du contrôle aux frontières et l’intensification des opérations ciblées, permettant la saisie de 5,6 kg.
En matière d’immigration irrégulière, les efforts de la DGSN ont permis de démanteler 105 réseaux criminels actifs dans l’organisation de l’immigration clandestine et la traite des êtres humains (-2% par rapport à l’an passé), d’arrêter 415 organisateurs et intermédiaires, de saisir 684 faux documents de voyage, et d’empêcher des tentatives d’émigration de 34.211 candidats, dont 7.008 étrangers d’origines africaine, arabe et asiatique.
Concernant la cybercriminalité et le chantage numérique, 13.643 affaires ont été traitées; 3.131 contenus à caractère de chantage ont été repérés; 1.036 commissions rogatoires internationales ont été émises; et 415 personnes ont été arrêtées et déférées à la justice.
Les affaires de chantage sexuel via systèmes informatiques ont reculé de 5%, avec 370 affaires, aboutissant à l’arrestation de 89 personnes, visant 486 victimes dont 129 étrangers.
La plateforme E-balagh, dédiée au signalement des crimes sur Internet, a reçu depuis son lancement en juin 2024 un total de 25.876 notifications et signalements traités conformément à la loi, portant principalement sur la diffamation, l’incitation, les menaces, le chantage sexuel numérique, l’usurpation d’identité et l’apologie d’actes terroristes.
Pour les crimes financiers, économiques et le blanchiment, les services de la DGSN ont renforcé leurs méthodes d’enquête au niveau de la Brigade nationale de la police judiciaire et de ses quatre brigades régionales (Rabat, Casablanca, Fès, Marrakech). Elles ont traité 633 affaires de blanchiment (-2%), exécuté des ordonnances de gel de biens dans 398 dossiers, et saisi des produits criminels d’une valeur totale d’environ 660.146.402 dirhams, dont 240.161.190 dirhams au titre du blanchiment.
Les crimes liés aux stupéfiants ont constitué la première source des infractions associées au blanchiment: 303 affaires (47%), suivies des crimes économiques et financiers: 263 affaires (41%).
En 2025, 431 affaires liées à la corruption financière ont été enregistrées (-10%), dont 197 pour corruption et trafic d’influence, 148 pour détournement et dilapidation de fonds publics, et 86 pour extorsion et abus de pouvoir, impliquant 614 suspects.
Les affaires de contrebande de devises ont compté 46 dossiers impliquant huit étrangers. Les affaires liées aux chèques ont augmenté de 15%, avec 48.958 affaires traitées.
Les infractions liées aux moyens de paiement falsifiés et à la contrefaçon de valeurs ont totalisé 655 affaires (138 sur la contrefaçon de billets et 517 sur la falsification de moyens de paiement et cartes bancaires). Les saisies ont porté sur 592 billets marocains contrefaits et 1.118 billets étrangers contrefaits (notamment 91.340 dollars US, 3.940 euros et 2 .55 billets en livres sterling). 18 réseaux ont été démantelés et 185 personnes présentées à la justice. 23 supports électroniques ont été saisis. Les pertes enregistrées liées à la fraude bancaire ont atteint 14.892.379 dirhams, principalement à cause du phishing et du vishing.
Dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et l’apologie d’actes terroristes, la Brigade nationale de la police judiciaire a déféré 21 personnes devant le parquet compétent en 2025 (sans inclure les dossiers traités par le BCIJ relevant de la DGST).
Ces personnes se répartissent comme suit: huit pour lien avec une cellule terroriste (préparation et apologie), sept pour incitation à rejoindre des organisations terroristes à l’étranger, une pour tentative de planification d’un acte terroriste, une pour actes terroristes dans le cadre d’un projet individuel portant atteinte à l’ordre public et faisant l’apologie, et quatre pour menaces de commettre un acte terroriste.
Concernant la police scientifique et technique, l’année 2025 a poursuivi le chantier de développement et d’appui aux enquêtes. Le laboratoire de police scientifique et technique de Casablanca a obtenu une certification d’expertise dans le suivi ADN de la part d’Interpol.
Les services techniques de l’Institut des sciences et preuves criminelles ont traité 708 demandes d’expertise sur documents falsifiés, réalisé 188 expertises sur billets contrefaits, 319 expertises balistiques sur 198 armes à feu et 47armes factices, et analysé 14.445 munitions et projectiles.
Le service central d’imagerie et de preuves numériques ainsi que les laboratoires régionaux ont enregistré 8.492demandes d’expertise portant sur 33.532 supports électroniques.
Le laboratoire national de Casablanca a reçu 23.242 demandes d’expertise, dont 18.249 analyses et comparaisons ADN, 1.682 expertises en chimie légale, tandis que le service des drogues et toxiques a traité 2.918 demandes.
En sécurité routière, 2025 a enregistré 101.053 accidents corporels en milieu urbain (+4%), avec 1.433 décès, 5.556 blessés graves et 128.563 blessés légers.
Sur le contrôle routier, le renforcement des patrouilles a permis d’établir 369.493 procès-verbaux (3,5% environ). Les PV forfaitaires et transactionnels (ATF) ont augmenté d’environ 1%, passant de 1.848.202 en 2024 à 1.864.108 en 2025.
Dans la lutte contre la conduite dangereuse et spectaculaire, les services ont saisi 37.935 véhicules (9.425 voitures, 28.247 motos à deux roues, 173 tricycles, 90 quads) et présenté 2.920 personnes devant les parquets compétents.
Coopération policière internationale: consécration du modèle marocain
En reconnaissance de la place du Royaume du Maroc aux niveaux régional et international, sous la conduite du roi Mohammed VI, et en raison de la crédibilité et de la confiance dont jouissent les institutions sécuritaires marocaines, Marrakech a accueilli du 24 au 27 novembre 2025 la 93ᵉ Assemblée générale d’Interpol, avec la participation de ministres et responsables sécuritaires de 181 États membres.
L’Assemblée générale d’Interpol constitue le plus grand rassemblement mondial de dirigeants des forces de l’ordre. Les travaux se sont déroulés pendant quatre jours à l’espace Jardins de la Ménara, aménagé spécialement par la DGSN, pour discuter des grandes tendances en matière de criminalité et de menaces sécuritaires: réseaux criminels transnationaux, lutte contre les centres de fraude transfrontaliers, renforcement des capacités policières mondiales, et soutien à la place des femmes dans les institutions sécuritaires.
La session de Marrakech a aussi évalué les résultats du projet pilote de la «Notice Argent/Silver Notice» qu’Interpol envisage d’adopter, soutenu la ratification de la Convention des Nations Unies sur la cybercriminalité, procédé à l’élection d’un nouveau président d’Interpol et de trois nouveaux membres du comité exécutif.
Lire aussi : Interpol décerne sa plus haute distinction à Abdellatif Hammouchi
En marge de cette assemblée, le Directeur général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire a tenu plus de 43 réunions bilatérales à la demande des délégations, pour évaluer la coopération sécuritaire, échanger expériences et bonnes pratiques, et ouvrir de nouveaux partenariats. Ces rencontres ont concerné des pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, autour notamment de la lutte contre la criminalité organisée, le terrorisme et la cybercriminalité.
Au niveau européen, des échanges ont eu lieu avec l’Allemagne, l’Espagne, la Pologne, la Serbie, la Suède, le Danemark, l’Italie, la Roumanie, la Fédération de Russie, la Hongrie, la Slovénie, le Monténégro, la Tchéquie et la Suisse. En Afrique: Bénin, Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Cameroun, Rwanda, Gabon, Sénégal, Mozambique, Niger. D’autres rencontres ont concerné l’Inde, la Turquie, la Chine, Bahreïn, le Koweït, la Malaisie, la Corée du Sud, le Yémen, le Népal, ainsi que l’Argentine, le Brésil, le Chili, les Bahamas et le Panama.
Le Directeur général a également mené des consultations avec le président et le secrétaire général d’Interpol et des membres du comité exécutif, et a rencontré des responsables d’institutions internationales, dont le chef de la police des Nations Unies, ainsi qu’un responsable du Forum économique mondial sur la cybersécurité.
Ces réunions ont été couronnées par la signature de deux mémorandums d’entente avec la police nationale norvégienne et la police fédérale éthiopienne, pour renforcer la coopération opérationnelle et le partage d’informations, échanger l’expertise et développer les compétences.
En reconnaissance de son rôle dans la coopération multilatérale, le Directeur général a été décoré de la médaille Interpol de haut rang. Il a également reçu la Grand-Croix du mérite de la Garde civile espagnole (décoration la plus élevée pour des personnalités étrangères), lors d’une cérémonie présidée par le ministre espagnol de l’Intérieur à Madrid.
La République française lui a aussi décerné la Légion d’honneur au grade d’officier, à l’occasion de la visite à Rabat du Directeur général de la Police nationale française, lors de la signature d’un plan d’action commun entre les deux institutions, traçant une feuille de route avancée de coopération contre la criminalité organisée, ainsi que pour la formation et le développement des mécanismes de travail conjoint.
En 2025, une cérémonie a également consacré la remise du Prix/Ordre du Prince Naif pour la sécurité arabe (1er degré), en reconnaissance de son rôle et de sa contribution à la stabilité et à la sécurité au niveau arabe.
Par ailleurs, la coopération internationale a été renforcée par des visites et missions: participation au 13ᵉ meeting international des hauts responsables de sécurité et renseignement à Moscou, présence au forum IGEF 2025 en Turquie, et visite officielle aux Émirats arabes unis.
Dans la coopération académique, le Directeur général a participé aux travaux de la 51ᵉ session du conseil supérieur de l’Université arabe Naif (2-4 novembre 2025), et son mandat a été renouvelé pour une seconde période.
Au niveau multilatéral, la DGSN a poursuivi sa coopération avec les organisations internationales et régionales, y compris les bureaux onusiens concernés par la lutte contre la criminalité, les drogues et la protection des femmes victimes de violence. Une convention a été signée avec le groupement français d’assureurs GIE ARGOS pour faciliter la recherche, le suivi et la récupération des véhicules déclarés volés, et mettre en place des programmes de formation technique.
Sur le plan chiffré, le pôle de coopération policière internationale a traité près de 8.000 dossiers et demandes d’information: les stupéfiants (7%), l’immigration irrégulière (20%), les demandes d’information (36%), etc. L’Espagne arrive en tête (37%), suivie de la France (28%), l’Allemagne (11%) et les États-Unis (10%).
Dans la coopération technique et la formation, 1.804 policiers marocains ont bénéficié de programmes de formation dans le cadre de la coopération internationale (80% en présentiel; 52% organisés au Maroc sous forme d’ateliers et de rencontres scientifiques).
Sur le plan opérationnel, le Bureau central national (Interpol Rabat) a traité 7.103 demandes d’information et facilité la coopération sur 2.307 affaires de trafic international de voitures volées, conduisant à la saisie de 395 véhicules signalés dans les bases Interpol. Il a aussi suivi 120 commissions rogatoires internationales, diffusé 127 mandats d’arrêt internationaux, permettant l’arrestation de 144 personnes recherchées internationalement. Il a également diffusé 3.173 avis de recherche nationaux à la demande de services étrangers et de notices rouges. Il a publié 381 avis de recherche émanant des pays arabes, et diffusé 858 notes d’arrêt des recherches internationales et 1.016 notes d’arrêt des recherches diffusées au niveau arabe.
En matière d’extradition, 2025 a vu la récupération de 36 personnes arrêtées à l’étranger en vertu de mandats marocains, l’arrestation au Maroc de 57 étrangers en exécution de mandats internationaux, et l’extradition de 36 étrangers vers leurs pays après publication des décrets d’extradition.
Gestion de la carrière des fonctionnaires de police
1) Recrutement et formation: la porte d’entrée vers les compétences professionnelles
L’année 2025 a été marquée par l’accélération de la mise en œuvre de la nouvelle charte de recrutement et de formation policière, avec une hausse du nombre de nouveaux policiers appelés à suivre la formation de base à l’Institut royal de police et dans ses écoles: 4.693 agents de différents grades, appelés à renforcer les effectifs après des périodes de formation allant de 6 mois à 2 ans.
Cette année, six concours externes ont permis le recrutement de 6.733 agents: 67 commissaires principaux, 80 commissaires, 250 officiers de police, 30 officiers de sécurité, 2.100 inspecteurs, et 4.139 gardiens de la paix. Les candidatures ont été déposées via un portail électronique public, avec une communication élargie (télévision, médias numériques et presse) afin d’assurer l’égalité des chances.
En parallèle, 10.249 policiers ont bénéficié de programmes de formation professionnelle: 69% en formation de base, près de 18% en formation continue et environ 13% en formation spécialisée.
Pour renforcer les services par des compétences issues de l’Institut royal et des écoles (Laâyoune, Oujda, Fès, Tanger), 6.450 policiers de nouvelle génération ont été affectés en 2025 aux services centraux et déconcentrés: 3.970 en tenue et 2.480 en civil.
2) Motivation et discipline : mécanismes de bonne gouvernance
En 2025, la DGSN a renforcé les dispositifs de motivation, via une approche intégrée plaçant le policier au centre de la gestion du service.
Au début de l’année, la promotion annuelle (exercice 2024) a bénéficié à 10.393 policiers, dont 466 femmes. Le taux de bénéficiaires par rapport aux inscrits sur les listes de promotion a atteint 68% (7.005 en tenue, 3.388 en civil).
La DGSN a maintenu la régularité annuelle dans l’examen des dossiers: la commission des promotions a récemment achevé l’examen de 14.041 dossiers pour 2025, avec annonce des résultats à la date habituelle en fin d’année, en accordant une attention particulière aux grades inférieurs et moyens.
Lire aussi : Couverture santé et assurance décès: une réforme majeure pour la famille de la Sûreté nationale
Huit agents ont bénéficié d’une promotion exceptionnelle en reconnaissance de leur sens du sacrifice. 353 policiers ont été décorés d’ordres royaux, lors d’une cérémonie à l’Institut royal de police de Kénitra.
La DGSN a poursuivi sa politique de rapprochement social et familial : 6 601 demandes de mutation ont été satisfaites, dont 2.967 via un mécanisme urgent (raisons sociales, sanitaires, regroupement conjugal). 3.998 agents ont été reçus dans le cadre des «demandes d’entretien». Les droits de défense et l’assistance ont été assurés à 2.661 agents, dans le cadre du principe de «protection de l’État» prévu légalement en cas d’agressions subies lors des missions.
En matière d’équité, la commission centrale des recours a reçu 280 réclamations et émis 294 recommandations: révision ou annulation de 31% des sanctions disciplinaires, et validation de 45%.
Au plan de l’éthique et de la redevabilité, le mécanisme d’évaluation des erreurs professionnelles a traité 7.270 dossiers administratifs en 2025, aboutissant à 1.019 sanctions, indiquant une évolution positive dans l’ancrage du professionnalisme.
Les commissions d’inspection ont conduit 450 enquêtes administratives, dont 114 à la suite de plaintes jugées sérieuses, concernant 1.747 agents (-8,5%). Huit enquêtes ont révélé des éléments constitutifs d’infractions pénales et ont été transmises à la police judiciaire pour saisie du parquet.
3) Protection sociale et santé de la famille de la Sûreté nationale
Pour généraliser les services sociaux fournis par la Fondation Mohammed VI des œuvres sociales des fonctionnaires de la Sûreté nationale, les services sociaux ont été élevés au rang de services préfectoraux au niveau des préfectures et directions régionales et provinciales, reliés centralement à la Fondation, afin de déployer localement les programmes sociaux et mutualistes.
En aide sociale, la Fondation a accordé des aides financières et matérielles à 1.610 adhérents victimes de blessures graves en service ou atteints de maladies graves, via une procédure urgente. Un soutien financier direct a aussi été accordé à 4.226 veuves et 572 retraités percevant une pension modeste.
La DGSN et la Fondation ont lancé une couverture santé complémentaire et une assurance décès au profit de toutes les veuves, retraités, leurs familles, ainsi que les orphelins, après qu’elle était auparavant limitée aux agents en activité et leurs familles. Cette réforme prévoit également l’extension des prestations couvertes à de nouvelles spécialités et traitements.
Un soutien financier exceptionnel a été versé à 409 bénéficiaires (actifs ou retraités) souffrant, eux ou leurs proches, de maladies graves. Sur le plan spirituel, 286 bénéficiaires ont accompli le pèlerinage, dont 199 avec prise en charge totale et 87 avec prise en charge partielle. La base des bénéficiaires a été élargie aux veuves et retraités: 31 veuves avec couverture totale, 10 avec couverture partielle; 41 retraités avec couverture totale et 31 avec couverture partielle.
Par ailleurs, 4.044 enfants et orphelins ont bénéficié de colonies de vacances (Agadir, Bouznika, Ifrane, Tétouan). La 3ᵉ édition de la cérémonie de l’excellence a accordé 25 bourses (50.000 dirhams sur 5 ans soit 10.000/an) à des étudiants admis dans l’enseignement supérieur, et un soutien exceptionnel à 68 élèves (8.000 à 10.000 dirhams).
Des policiers distingués dans des compétitions artistiques et sportives ont été honorés, et des œuvres ont été exposées, y compris des tableaux réalisés par des enfants bénéficiaires. Une initiative de reconnaissance a aussi visé les retraités de plus de 80 ans, avant extension à l’ensemble des retraités.
Des cérémonies régionales similaires ont été organisées: 102 bourses ont été distribuées, et des partenariats universitaires ont été renforcés afin de faciliter l’accès à des formations d’excellence.
Trois conventions ont été signées avec les agences de développement du Nord, du Sud et de l’Oriental pour équiper les salles de sport des services déconcentrés.
Enfin, l’inspection des services de santé a élaboré le plan «Santé 2026», fondé sur une nouvelle vision: prévention, contrôle sanitaire, et diversification de l’offre médicale. En 2025, 176.312 consultations et actes ont été réalisés: 67.400 en médecine générale, 50.425 en médecine du travail, 6.916 spécialisées, 19.714 en soins dentaires, 6.041 en soutien psychologique.
Les équipes ont aussi contribué au stock national de sang via des campagnes de don (2.596 agents participants), et ont effectué 2.007 visites médicales de contrôle dans les lieux de garde à vue et de rétention des mineurs.
Communication sécuritaire: soutien à la police de proximité et renforcement du sentiment de sécurité
La DGSN a poursuivi en 2025 son plan d’ouverture au public, de renforcement de la police de proximité et d’amélioration de la communication avec la société et les médias, considérant que l’ouverture est essentielle pour ancrer une police citoyenne au service du public.
L’année 2025 s’est distinguée par la diversification des formes de communication et l’adoption d’approches plus avancées et participatives, dans une logique de co-production de la sécurité.
La DGSN a organisé la 6ᵉ édition des Journées portes ouvertes à El Jadida du 17 au 21 mai 2025, attirant environ 2,4 millions de visiteurs, un record. Ont participé: élèves de 1.916 établissements, représentants d’environ 1.500 associations, et correspondants de 187 médias. 1.256 contenus médiatiques ont été produits. L’événement a été diffusé en direct sur les réseaux sociaux, générant plus de 29 millions de vues.
À l’occasion de la 93ᵉ Assemblée générale d’Interpol (24-27 novembre 2025, Marrakech), plus de 200 journalistes ont été accrédités avec plus de 600 reportages et couvertures et une couverture continue sur les comptes officiels.
En 2025, les services de communication ont réalisé 6.862 activités médiatiques: publication de 1.973 communiqués et informations, participation à 4.386 reportages, diffusion de 503 contenus numériques, et publication de 29 démentis/rectificatifs.
Les fausses informations nuisibles au sentiment de sécurité ont nettement reculé: seulement 29 démentis en 2025 contre 40 en 2024, grâce à l’interaction des citoyens via la plateforme «e-balagh» et les comptes officiels.
Les services de veille ont repéré 260 contenus violents documentant des actes criminels. Des expertises techniques et interventions ont été menées, suivies de communiqués visant à éclairer l’opinion publique.
Au niveau des réseaux sociaux, 503 contenus ont été publiés. Le nombre total d’abonnés atteint 1.268.153 (512.523 sur X, 502.280 sur Facebook et 253.350 sur Instagram).
La sensibilisation en milieu scolaire a repris: contenu pédagogique amélioré; 109.934 élèves bénéficiaires au premier semestre de l’année scolaire en cours, dans 1.961 établissements. Des réunions ont été tenues avec 317 associations et ONG.
La DGSN a participé à plus de 22 forums d’orientation scolaire et professionnelle. Elle a aussi accueilli 97 enfants intéressés par les métiers de la police, avec des visites de terrain et remise d’un uniforme complet. La présence de la police lors d’événements culturels et sportifs (Salon du livre, Salon du cheval à El Jadida) a connu une forte affluence des jeunes.
Projets futurs: consolidation des acquis
En 2026, la DGSN entend poursuivre l’investissement dans les acquis de modernisation des infrastructures et des services, et lancer de nouveaux projets pour renforcer la réponse aux attentes des citoyens. Elle vise aussi à renforcer la coopération internationale en partageant son expertise contre le terrorisme et la criminalité organisée, et à s’ouvrir davantage à de nouveaux partenaires en Amérique latine, en Afrique et en Asie.
Parmi les projets structurants en phase finale figurent l’inauguration de nouveaux sièges: le nouveau siège de la sécurité régionale à Al Hoceïma, un centre d’estivage à Martil, la réhabilitation du commissariat spécial d’Erfoud, la création d’un nouveau siège pour le service central cynotechnique, ainsi que de nouveaux commissariats à Aïn Aouda et Daroua, 12 commissariats de quartier dans plusieurs villes, deux brigades touristiques à Nador et Errachidia, et trois services de constatation d’accidents à Agadir, Mediouna et Tamesna.
Les équipes techniques poursuivront aussi les grands projets numériques: renforcement de l’interconnexion et de l’échange de données entre les systèmes, modernisation des infrastructures informatiques, tout en respectant les lois sur l’identité numérique, la protection des données personnelles et les services électroniques.
En matière de communication, la DGSN prévoit d’organiser la 7ᵉ édition des Journées portes ouvertes à Rabat en 2026, à l’occasion du 70ᵉ anniversaire de la création de la Sûreté nationale.
En sécurité sportive, l’expérience de la CAN Maroc 2025 sera évaluée et capitalisée pour élaborer un protocole global de sûreté et de sécurité des grandes compétitions, en préparation de la Coupe du monde 2030 organisée avec l’Espagne et le Portugal.
Concernant la formation policière, 2026 prévoit des sessions spécialisées à l’Institut supérieur d’Ifrane et dans les centres de formation: applications de l’intelligence artificielle dans la fonction sécuritaire, lutte contre la cybercriminalité et le cyberterrorisme, etc., ainsi que de nouveaux partenariats académiques marocains et étrangers, à l’image de l’accord signé en décembre 2025 avec L’Université arabe Naïf des Sciences de la Sécurité.
En présentant ces données de son bilan annuel dans des domaines directement liés à la sécurité des citoyens et à la protection de leurs biens, la DGSN réaffirme son engagement à poursuivre les efforts visant à consolider la sécurité publique, renforcer le sentiment de sécurité, améliorer la qualité des services rendus aux citoyens, résidents et touristes, et à promouvoir les conditions professionnelles et sociales de l’ensemble des membres de la famille de la Sûreté nationale.











