Suicide d'El Bihaoui: La version du caid Hajjar

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Revue de presseKiosque360. L'affaire d'Ahmed El Bihaoui, qui s'est suicidé le printemps dernier à Sidi Bettach, après avoir été tondu, apporte toujours son lot de rebondissements. Le caid, accusé de l'avoir martyrisé, nie tout en bloc.

Le 10/10/2014 à 06h03

Rebondissements dans l'affaire du suicide d'Ahmed El Bihaoui, le jeune homme qui s'est suicidé le printemps dernier à Sidi Bettach. Le caid Tarik Hajjar, accusé de lui avoir rasé la tête et de l’avoir poussé au suicide, nie tout devant le juge d'instruction. A en croire Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce vendredi 10 octobre, le désormais ancien caid de Sidi Bettach a présenté au juge, le 9 octobre, une déposition écrite avec des photos où il réfute catégoriquement les accusations portées contre lui. Mieux encore. Tarik Hajjar a fait appel à un groupe de témoins à décharge : deux mokaddems, un cheikh, un khalifa (tous des auxiliaires d'autorité), ainsi que plusieurs éléments des Forces auxiliaires.

Premier argument de la défense : Ahmed El Bihaoui a effectivement été appréhendé le jour de son suicide vu qu'il était dans un état d'ébriété avancée et qu'il harcelait des jeunes filles et femmes lors de la tenue du moussem organisé chaque printemps dans cette petite localité de la région de Benslimane. Toujours selon la version de Tarik Hajjar, Ahmed El Bihaoui était reparti avec tous ses cheveux au moment de sa relaxe après quelques heures passées dans une cellule du caidat.

Akhbar Al Yaoum avance même que la défense du caid disposait de photos d'Ahmed El Bihaoui, avec ses cheveux, au moment où il venait de mettre fin à ses jours dans l'étable du domicile parental. Par contre, poursuit le journal, la famille du jeune suicidé a maintenu sa propre version des faits : Ahmed El Bihaoui rentre tard chez lui, refuse de dîner de peur que l'on découvre ce qu'il a subi et sa mère le retrouve pendu dans les dépendances de la maison. Cette flagrante contradiction entre les versions des uns et des autres a poussé le juge chargé d'instruire le dossier à procéder à une confrontation entre tous les protagonistes. Une fois l'instruction bouclée, le dossier devra atterrir sur le bureau du procureur général. Et ce sera à ce magistrat de décider des suites à donner à toute l'affaire : ne retenir aucune charge contre l'ancien caid et donc ordonner sa libération ou le traduire devant une Cour d'appel. Voire devant un tribunal de première instance si ce qui est retenu contre lui ne relève pas du pénal.

Le suicide d'Ahmed El Bihaoui a suscité une vive émotion au sein de l'opinion publique. Quand cette affaire a éclaté, Tarik Hajjar a été relevé de ses fonctions, puis radié des rangs des cadres de l'Intérieur. Il y a près d'un mois, le dossier a été "déterré" et le jeune caid a été incarcéré et poursuivi en justice. Autre dommage collatéral, son père, le général Haddou Hajjar, à l'époque des faits, patron des Forces auxiliaires pour la Zone Nord, a été mis à la retraite.

Par Fatima Moho
Le 10/10/2014 à 06h03