Dans la plage de Sidi Rahhal, dans les environs de Casablanca, la marée haute a révélé à tout le monde l’existence d’une carrière de sable illégale que l’on se démenait à cacher aux regards curieux. Ce site, où sont extraites des tonnes de sable, principalement durant la nuit et avec du matériel professionnel, s’est transformé brusquement en une gigantesque étendue d’eau après avoir été submergé par la mer, rapporte le quotidien Assabah dans son numéro du jeudi 14 octobre.
D’après le quotidien, ce site connaissait une activité permanente, de jour comme de nuit. Sous de puissants projecteurs, des engins de travaux publics s’activaient, en toute illégalité, à extraire du sable transporté par des camions dont les va-et-vient se font 24h/24. Le comble, poursuit Assabah, c’est que tout cela se passait sans doute sous les yeux des autorités locales, des services de sécurité et des services chargés de la préservation du domaine maritime.
Plus encore, cette carrière de sable non autorisée se trouve non loin du domicile du président de la commune. Les propriétaires de cette carrière qui, semble-t-il, n’ont jamais été inquiétés, continuent de spolier le sable de la plage et de dénaturer l’environnement, sans avoir besoin d’une quelconque autorisation. Ce qui fait dire au quotidien qu’elles bénéficieraient sans doute de la protection de personnalités haut placées.
D’après le quotidien, cette activité nuit considérablement à cette zone, détruisant les équilibres écologiques et dénaturant la plage. Ce qui ne manquera pas de provoquer une variétale catastrophe environnementale, sans parler du manque à gagner pour les services des impôts et donc pour l’Etat. Il en est de même pour l’activité touristique largement pénalisée par l’extraction anarchique du sable sur des kilomètres de plages.
Du sable de la plage aux espaces verts, le quotidien n’hésite pas à faire le lien, pointant du doigt de probables connivences au sein de la commune et des personnes qui continuent de s’enrichir en surexploitant ou en détournant illégalement le domaine public. Ainsi, explique le quotidien, des lots de terrain initialement destinés aux espaces verts auraient été cédés par la commune, dans des conditions contestées, à certains promoteurs immobiliers, sans que personne n’y trouve rien à redire.
Et justement, pour camoufler cette mainmise sur les espaces verts, les promoteurs immobiliers en question, poursuit le quotidien, ont trouvé une astuce toute prête: mettre également la main sur le domaine public maritime, où ils aménagent justement des espaces verts. Ainsi, la boucle est bouclée. D’un côté, ce sont les mafias du sable qui transforment les plages en carrières ouvertes et, bien sûr, illégales, et d’un autre les promoteurs qui empiètent sur le reste pour en faire des espaces verts annexés aux nombreuses résidences construites dans la zone. Chose que la société civile locale ne cesse d’ailleurs de dénoncer.