Le ministère de l’Equipement déclare la guerre aux carrières de sable

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Revue de presseKiosque360. Le ministère de l’équipement a procédé à la fermeture de dizaines de carrières de sable. Une décision qui survient après la publication d’un rapport alarmant de l’ONU sur la surexploitation du sable côtier au Maroc et ses conséquences néfastes sur l’environnement maritime et terrestre.

Le 03/07/2019 à 22h11

Après la publication d’un rapport accablant de l’ONU sur la surexploitation du sable au Maroc, le ministère de l’Equipement a, en coordination avec le département de l’Intérieur, fermé des dizaines de carrières de sable en l’espace de moins d’une semaine. Une décision qui a été prise suite à l’envoi impromptu de comités pour s’assurer de la conformité des conditions d’exploitation avec le cahier des charges en vertu duquel ces carrières ont reçu les autorisations d’extraction.

Selon certaines sources, une commission composée des services extérieurs et des autorités provinciales a effectué des visites à l’improviste dans plusieurs carrières. Il s’est avéré que les quantités d’extraction de sable sont beaucoup plus importantes que celles déclarées. Une surexploitation qui a engendré l’érosion des plages de Larache, Asilah, Mehdia et Safi. Selon les mêmes sources, le ministère de l’équipement a pris des décisions immédiates pour un arrêt définitif de l’exploitation de certaines carrières. Il a par ailleurs adressé des avertissements aux responsables d’autres carrières inhérents à la conformité des critères d’exploitation avec le cahier des charges dûment modifié.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 4 juillet, que la commission va effectuer d’autres visites, surtout après la publication du rapport onusien qui a tiré la sonnette d’alarme sur la «mafia des sables». Le Programme des nations unies pour

l’environnement (PNUE) avait mis en garde sur l’exploitation excessive et illégale des sables marocains par cette mafia et ses lobbies.

Dans le rapport onusien, le Maroc fait partie des pays qui procèdent à l’extraction du sable côtier d’une façon illégale en indiquant que 10 millions de mètres cubes de sable (soit la moitié de la réserve du royaume) sont extraits frauduleusement chaque année. Le rapport du PNUE a révélé que les mafias du trafic de sable ont transformé de grandes plages en paysage rocailleux.

La plupart du temps, précise le même rapport, ces sables sont destinés à la construction des hôtels, des routes et autres projets touristiques. Le PNUE a mis en garde contre la poursuite de la construction dans certaines zones au Maroc en indiquant qu’il est «probable que la poursuite de la construction risque de conduire à la destruction de la principale attraction naturelle des visiteurs: les plages elles-mêmes».

Le rapport souligne que la ville d’Asilah a beaucoup souffert de l’érosion de ses plages à cause de problèmes juridiques et des pressions relatives au tourisme. Beaucoup de bâtiments proches du littoral sont en danger à cause de la dégradation que connaît la plage de la ville, conclut le rapport du PNUE.

Par Hassan Benadad
Le 03/07/2019 à 22h11