Sexe contre bonnes notes: le ministre de l'Enseignement supérieur diligente une commission d'enquête à l'ENCG d’Oujda

Abdellatif Miraoui, ministre de l'Enseignement supérieur

Abdellatif Miraoui, ministre de l'Enseignement supérieur . MAP

Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, a diligenté, ce mercredi 29 décembre 2021, une commission d’enquête à l’ENCG d’Oujda, suite à des accusations de chantage sexuel formulées contre un professeur. Explications.

Le 29/12/2021 à 11h12

C'est aux premières heures de ce mercredi 29 décembre 2021 que Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, a envoyé les membres d'une commission d’enquête à Oujda. Composée de fonctionnaires issus de l’Inspection générale du département qu'il dirige, cette commission va tenter, sur place, de déterminer avec exactitude l'ensemble des faits liés à une nouvelle affaire de présumé chantage sexuel à l’Ecole nationale de commerce et de gestion d’Oujda (ENCGO).

Cette nouvelle affaire de chantage sexuel a éclaté il y a deux jours, le lundi 27 décembre dernier, suite à des posts publiés sur les réseaux sociaux. Une étudiante de l'ENCG d'Oujda y a anonymement accusé l'un de ses professeurs de lui avoir fait des avances indécentes.

Selon des sources que Le360 a contactées, les membres de cette commission d’enquête ont pour consigne d'auditionner l'ensemble des concerné(e)s en la présence, éventuellement, d’un huissier de justice. Ils devront être de retour à Rabat dans la soirée de ce même mercredi, pour livrer leur rapport, dans la foulée, au ministre de l'Enseignement supérieur. «Il y aura une tolérance zéro!», a affirmé une source proche de Abdellatif Miraoui, qui a aussi expliqué qu’il sera également question de protéger l'ensemble de cette communauté estudiantine: aussi bien les étudiantes que les enseignants, de manière à éviter tout dérapage.

En réaction à cette dénonciation anonymement formulée sur les réseaux sociaux, l’Association des étudiants de l’ENCG d’Oujda (ADE ENCG Oujda) et l’Association des lauréats de ce même établissement (ENCG Alumni), ont publié un communiqué conjoint du président de l’université Mohammed Ier d’Oujda et du directeur de l’ENCG, qui ont dénoncé «toute forme de discrimination et de harcèlement sexuel», autant que «toute forme de diffamation». Les deux parties ont également invité l’administration à «accélérer l’enquête et confirmer ou infirmer le contenu du message», anonyme, en veillant à «préserver la dignité des étudiants, lauréats et professeurs».

Des numéros verts pour dénoncer des abusAbdellatif Miraoui, selon les sources contactées par Le360, a ordonné la mise en place de cellules de crise à chaque fois que surgiront de nouvelles affaires de ce genre. 

De même, le ministre a donné ses instructions pour instaurer un Numéro vert, valable pour tous les établissements universitaires et les grandes écoles, dont les interlocuteurs sont chargés de recevoir et d'instruire l'ensemble des plaintes qui seront recueillies, y compris les plaintes anonymement formulées. 

«Une cellule de réflexion va être installée au niveau central. Il faut préserver l’image de l’institution universitaire par un travail d’anticipation et de prévention», affirment ces mêmes sources.

D’ailleurs, Abdellatif Miraoui a convoqué pour demain, jeudi 30 décembre 2021, l'ensemble des présidents des universités du Maroc. A l'ordre du jour: une séance de travail dédiée à ces affaires.

Par Mohammed Boudarham
Le 29/12/2021 à 11h12

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Propositions : - Séparer complètement entre les professeurs qui dispensent les cours et ceux en charges des corrections des épreuves et des évaluations des étudiants - Instituer des peines dissuasives contre les professeurs auteurs de harcèlement (si délit prouvé) ET les étudiantes ayant accepté les avances contre les bonnes notes, où celles émettant des accusations infondées.

Hafid votre commentaire est a juste titre, il m'empêche de répéter. en effet, y a des précédents dans les universités de certains pays. J'ajoute a ce que vous avez écris ceci. il faudra que les enquêteurs soient vigilent dans les deux sens étudiantes et correcteurs ou examinateurs, pour les étudiantes y en a qui versent dans le sensationnel et provocations. pour les enseignants et autres, y en a qui sont encore dans l'ère du droit de cuissage

cette calamité est inquiétante et donne une image terne de nos honorables universités nationales.il est impératif d endiguer cette plaie.

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