Le projet de décret n° 2.23.1054 a été adopté pour appliquer certaines dispositions de la loi n° 08.22 relative à la création des groupements sanitaires territoriaux (GST). Selon le ministère de la Santé et de la Protection sociale, ce décret vient aussi en application des hautes orientations royales visant à promouvoir le système national de santé et à améliorer son attractivité, de manière à assurer une prestation de services de santé au bénéfice de la population de façon équitable et juste au niveau territorial.
En vertu de ce projet de décret, un nouveau mode de gouvernance du système de santé a été adopté, basé sur la dimension régionale et sur la proximité vis-à-vis des citoyennes et citoyens, selon des objectifs précis et une vision stratégique à long terme.
Lire aussi : Santé: ce qu’il faut savoir sur les groupements sanitaires territoriaux, le nouveau mode de gestion des hôpitaux
«Un citoyen habitant Guelmim ou Al Hoceima n’aura plus à se déplacer à Rabat ou à Casablanca pour se faire soigner. Il aura toutes les prestations nécessaires à proximité puisque les GST prévoient toutes les spécialités», explique un professionnel de la santé.
Et ce sera bénéfique aussi pour les cadres de la santé. «Un spécialiste n’aura plus forcément à «s’exiler» à Casablanca ou à Rabat pour exercer. Il pourra le faire près de son lieu de naissance ou près de sa famille», ajoute notre interlocuteur.
Gouvernance des GST
Les GST sont érigés en institutions publiques chargées d’appliquer la politique de l’État en matière de santé au niveau régional, sous la tutelle du ministère de la Santé tout en prenant en considération les prérogatives du département des Finances.
Lire aussi : Grand Format-Le360. La réforme de la santé expliquée par Khalid Aït Taleb
Chaque GST est géré par un conseil d’administration (CA) présidé par le chef du gouvernement ou une autorité gouvernementale déléguée par lui. En plus de 5 représentants de l’exécutif et d’un représentant de l’inspection du service de la santé militaire, le CA comprend 3 enseignants-chercheurs rattachés aux facultés de médecine et de pharmacie et qui seront élus par leurs pairs selon des modalités qui seront arrêtées par les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur. Y siègeront aussi trois représentants élus parmi les professionnels de la santé: un médecin, un infirmier et un technicien de santé.
Les sièges des GST seront basés dans les préfectures ou provinces chefs-lieux des 12 régions: par exemple le GST de Casablanca-Settat à Casablanca, celui de Draâ-Tafilalet d’Errachidia et celui de Souss-Massa à Agadir-Idaoutanane.
Un lourd héritage à gérer
Les futurs GST, en vertu de l’article 4 du projet de décret n° 2.23.1054, hériteront des établissements de santé dont la liste sera fixée par les départements de la Santé et du Budget. De même, Khalid Aït Taleb et Fouzi Lekjaa vont déterminer la liste des biens mobiliers et immobiliers qui seront transférés aux GST.
«À Rabat par exemple, le GST héritera de tous les biens du CHU Ibn Sina, mais aussi de ceux d’une dizaine d’établissements gérés actuellement et directement par le ministère de la Santé», explique un haut cadre du secteur pour qui les GST vont instaurer une bonne et équitable répartition des ressources humaines.
Lire aussi : Images exclusives Le360. Les travaux de construction du nouvel hôpital Ibn Sina de Rabat vus du ciel
En attendant, que faire alors pour les régions qui n’ont pas de CHU, sachant que le Maroc en dispose de cinq seulement? Le CHU de Rabat est en construction. Idem pour celui d’Agadir, Errachidia et de Laâyoune. «Là où il n’y en a pas encore, on va accélérer la cadence pour en construire et pas obligatoirement sous la forme des CHU existants», répond un autre professionnel de la santé qui évoque les directives du Roi qui a insisté pour faire aboutir ce gigantesque chantier.