Santé mentale: voici ce que les Marocains ont déboursé en antidépresseurs et autres calmants lors de la pandémie

Les délivrances de médicaments antidépresseurs, antipsychotiques, anxiolytiques et hypnotiques ont augmenté en raison de la pandémie, explique l'expert, Abdelmajid Belaiche. 

Les délivrances de médicaments antidépresseurs, antipsychotiques, anxiolytiques et hypnotiques ont augmenté en raison de la pandémie, explique l'expert, Abdelmajid Belaiche.  . Abderrahim Et-Tahiry / Le360

Le 19/01/2022 à 08h02

VidéoAbdelmajid Belaiche, analyste des marchés pharmaceutiques, avertit d'une augmentation alarmante de l'utilisation de psychotropes depuis le début de la pandémie, et confirme ainsi les effets de la crise sanitaire sur la santé mentale des Marocains. Interview en images.

Selon Abdelmajid Belaiche, analyste des marchés pharmaceutiques, la délivrance de médicaments psychotropes, utilisés pour traiter des troubles psychiques, ont connu une forte hausse depuis le début de la pandémie.

D’après cet ex-cadre de l'industrie pharmaceutique et chercheur en économie de la santé, le volume en dirhams de la consommation totale des psychotropes est passé de 860 millions de dirhams en 2019, à 960 millions de dirhams en 2020 (soit une augmentation de 11%), à 980 millions de dirhams en 2021 (soit une hausse de 3%).

En ce qui concerne des antidépresseurs, leur consommation a atteint 500 millions de dirhams en 2021, contre 480 millions de dirhams en 2020 et 430 millions de dirhams en 2019. Quant aux antipsychotiques, leur consommation est passée de 300 millions de dirhams en 2019 à 345 millions de dirhams en 2020.

Idem pour les tranquillisants et les somnifères dont, là aussi, la consommation a augmenté.

Abdelmajid Belaiche corrèle cet accroissement de la consommation des psychotropes à «la situation difficile que les Marocains ont vécue pendant la période de confinement», et précise aussi que leur prix «a largement diminué ces dernières années, à la suite de l'émergence d'un nombre important de médicaments génériques et à la prise de conscience de la population de différents troubles psychiatriques».

L'expert évoque que la consommation d'antidépresseurs au Maroc est encore faible en comparaison avec des pays d'Europe par exemple. Il explique cette donne par un pouvoir d'achat limité et un faible taux de couverture sociale et annonce pour finit que les états dépressiifs, à différents degrés de gravité concernent désormais 10% des Marocains.

Par Badreddine Atiki et Abderrahim Et-Tahiry
Le 19/01/2022 à 08h02