Le HCP vient de livrer des données chiffrées et détaillées sur la prévalence du handicap au Maroc. Avec un taux de 5,1% de la population légale du pays, les personnes handicapées au Maroc représentent une population de plus de 1,7 million de personnes. Le handicap peut être psychique, physique, cognitif…
Les personnes handicapées sont majoritairement avancées dans l’âge, mariées ou vivant dans une famille, analphabètes et plus confrontées au chômage. Le tableau prend plus de noirceur dans le monde rural qu’en milieu urbain.
Il n’y a pas de différence significative entre et les hommes et les femmes, mais la prévalence du handicap est relativement plus élevée en milieu rural (5,5%) qu’en milieu urbain (4,8%).
Un peu moins de la moitié de la population handicapée (46,5%) est âgée de 60 ans et plus, contre près de 8% pour les moins de 15 ans. Le HCP constate que 46,5% sont mariées, contre 30% des célibataires. Chez les femmes, 21% sont veuves et 3% sont divorcées.
86,6% sont inactives
Un peu plus de la moitié (59,5%, soit 1.013.264 personnes) des personnes en situation de handicap vivent au sein de ménages de 5 personnes et plus. Ceux vivant seuls représentent près de 5%. Ces derniers sont majoritairement des personnes âgées de 60 ans et plus (68,8%).
Autre indicateur plus frappant, environ 66,5% (plus de 1.1 million de personnes handicapées) n’ont aucun niveau d’instruction contre 35,3% parmi les personnes non handicapées. Cette situation touche plus les femmes (79,5%) que les hommes (53,4%), selon les données du HCP.
Il y a lieu de noter que plus de 8 personnes handicapées sur 10 (86,6%) sont inactives et seulement 10,7% sont actives occupées.
Du potentiel à faire valoir
Les éléments fournis par le HCP concernant cette population sont, de toute évidence, forts utiles, en ce sens qu’ils permettent de mieux appréhender et prendre en compte les particularités de cette communauté «silencieuse».
Bien entendu, le HCP livre ici des données chiffres. Il n’évoque pas, par exemple, la question des revenus des personnes handicapées ou leur potentiel à faire valoir aussi bien en milieu professionnel, artistique ou sportif.
Il n’est donc pas aisé de se faire une idée sur le bilan de la politique du handicap, notamment en matière de dépenses publiques affectée à la politique d’accessibilité, de scolarisation, d’éducation et de formation-insertion, à la prise en charge et l’amélioration des conditions de vie des plus fragiles, surtout parmi les jeunes… mais aussi aux actions de prévention des déficiences. Cela renvoie évidemment à la politique du handicap qui, chez nous, demeure encore peu lisible et moins visible.