Grand remue-ménage à Ibn Sina, le principal CHU de Rabat, où le directeur général de cet établissement hospitalier vient de limoger quatre chefs de services, rendus responsables de graves dysfonctionnements administratifs.
Selon Al Akhbar de ce lundi 11 mars 2024, les chefs de ces quatre services de médecine spécialisée ont failli dans la gestion dont ils étaient en charge.
Le quotidien précise que cette décision intervient quelques semaines seulement après un scandale dans ce même CHU où une personne, qui ne répondait pas aux critères nécessaires, a pourtant été promue, ce qui a provoqué une grande polémique.
Pour Al Akhbar, le limogeage de ces quatre chefs de service intervient dans le contexte de l’examen, par le ministère de la Santé, du cas d’autres chefs de service, quant à eux affectés à l’hôpital régional Moulay Youssef de Rabat.
Cet établissement hospitalier est administrativement rattaché au CHU Ibn Sina, et avait fait l’objet d’un rapport critique rédigé par les membres d’une mission d’inspection qui y avait été diligentée.
Les conclusions de leur rapport, explique le quotidien, avaient mis en état d’alerte les fonctionnaires de la délégation régionale de la santé, alors même que des représentations syndicales avaient fait pression pour que le contenu détaillé de ce rapport soit rendu public.
Selon des interlocuteurs interrogés par Al Akhbar, un grand nombre de dysfonctionnements ont été relevés, dont ceux concernant la gestion du service des urgences.
Parmi les anomalies détectées, l’absence d’une salle de tri à l’accueil, qui permettrait d’identifier les patients nécessitant réellement une intervention en urgence.
Dans son rapport, la mission d’inspection a également soulevé le fait que les patients restaient trop longtemps dans les salles de contrôle, sans être réorientés à temps vers d’autres services de l’hôpital pour être médicalement pris en charge.
Les interlocuteurs interrogés par le quotidien indiquent aussi que de graves dysfonctionnements ont été relevés dans la gestion de l’acheminement des poches de sang depuis le centre de transfusion.
Un constat a de plus été émis: un technicien ambulancier est impliqué dans cette opération, alors que cette tâche ne fait pas partie de ses prérogatives.
À ce dysfonctionnement majeur, s’en ajoute un autre: l’ambulance utilisée pour ce faire se trouve dans un état de délabrement avancé, et n’a pas subi les entretiens techniques nécessaires.
En plus des dangers que cette situation représente pour les patients, celle-ci s’avère d’autant plus problématique que l’état du véhicule peut causer de graves accidents de la circulation.
De fait, ce récent limogeage des chefs de service du CHU Ibn Sina intervient alors que cet établissement public, et les hôpitaux qui lui sont rattachés, font actuellement l’objet de nombreuses critiques, à cause d’un grand nombre de dysfonctionnements qui ont pu être relevés par le ministère de la Santé.