Malgré ses 86 ans révolus et des dizaines d’années passées en Europe en tant que représentant diplomatique du Maroc, un ancien diplomate à la retraite depuis 1997, vient d’être condamné, dans la nuit de lundi au mardi à 8 ans de prison ferme et 200.000 dirhams d’amende.
Selon le quotidien arabophone Al Akhbar, dans sa livraison du mercredi 15 novembre, de graves accusations ont été retenues à son encontre: traite d’êtres humains, détournement de mineures afin de les exploiter sexuellement, en plus de les filmer dans des postures immorales.
Cette affaire a éclaté au mois d’avril dernier quand l’accusé a porté plainte contre une jeune lycéenne l’accusant d’avoir volé deux ou trois de ses nombreux portables. Or, c’est l’un de ces portables, vendu à Souk Lagza de Rabat, et retrouvé par les enquêteurs de la police judiciaire, qui allait servir de détonateur révélant un scandale qui expire la dépravation extrême de cet ancien chef de la mission diplomatique du Maroc à Budapest, en Hongrie.
En effet, la brigade des mœurs relevant de la préfecture de police de Rabat s’est saisi du dossier avant de déférer le concerné devant le parquet qui a ordonné son dépôt à la prison.
Le procureur général du roi près la Cour d’appel de Rabat a convoqué, en vue de les écouter, l’accusé, son épouse, cinq vendeurs de téléphone à Souk Lagza, en plus de cinq lycéennes mineures parmi les victimes de l’ancien diplomate.
Il s’est ainsi avéré que l’accusé avait l’habitude de faire monter dans sa luxueuse voiture, à partir d’un lycée de Rabat, des élèves mineures qu’il amène dans sa non moins luxueuse villa sise au quartier huppé de Souissi, avant de les exploiter sexuellement en contrepartie de sommes d’argent, comme l’a expliqué au procureur général du roi l’une des victimes. C’est cette dernière qui a d’ailleurs conduit les enquêteurs chez le vendeur de téléphones à qui elle a vendu les téléphones de l’accusé, et chez qui ils ont retrouvé un iPhone où de nombreuses vidéos et photos immorales des mineures.
L’accusé, lui, tout en reconnaissant les faits qui lui sont reprochés, a affirmé posément que cette affaire n’a rien d’anormal, et que les jeunes filles l’accompagnaient de leur propre gré et étaient consentantes.
L’épouse de l’accusé, une Française de 60 ans ayant acquis la nationalité marocaine, poursuivie pour non-dénonciation de crimes portant atteinte aux mœurs, a écopé de six mois de prison avec sursis. Quant aux mineures contre lesquelles l’accusé a porté plainte pour vols de portables, leur larcin s’est mué en plainte contre ce dernier.