Moins de 1% d'automobilistes sont assurés contre les inondations des voitures

DR

Les automobilistes victimes de la montée des eaux à Rabat-Salé, hier jeudi 23 février, sont rares à s'être adressés à leurs assureurs. Les inondations ne font généralement pas partie des sinistres pris en charge par les contrats d'assurance. Explications.

Le 24/02/2017 à 14h09

Les images de voitures noyées dans les eaux de pluie à Rabat-Salé font le tour des réseaux sociaux. Si plusieurs habitants ont constaté une circulation fluide et une sorte de retour à la normale ce vendredi 24 février, d’autres personnes gardent encore en tête la nuit cauchemardesque vécue hier jeudi 22 février et durant laquelle 112 mm de pluie sont tombés sur la ville de Salé.

« Je suis resté éloigné de ma fille, je n’ai pu la récupérer que vers 21 heures. Je suis resté bloqué des heures sur le pont. Lorsque j’ai contourné la route pour prendre le tronçon autoroutier, c’était pire. Ma fille était à Rabat dans sa crèche au quartier de l’Agdal. J’ai été obligé de demander à un membre de ma famille de la ramener chez elle à Rabat en attendant que je me sorte de cette situation». Abdou raconte cette nuit stressante tout en remerciant Dieu car il n’a pas été victime de gros dégâts matériels. « C’est vrai ma voiture a été touchée, beaucoup d’eau à l’arrière du véhicule, mais étant donné que j’ai un moteur diesel, elle n’a pas été endommagée. Ceux qui sont équipés d’un moteur à essence ont subi d’énormes dégâts ».

Le360 a cherché à joindre deux sociétés d’assurance les plus réputées à Rabat. RAS! Rien à signaler! «Nous n’avons pas eu de déclarations pour le moment. Dieu merci!», nous lance cet agent d’assurance de la capitale administrative. Même chose à Salé.

A croire que les victimes des inondations sont encore sous le choc et n’ont pas recouvré la force et le moral nécessaires pour s’occuper du problème d’assurance. Peut-être aussi que de nombreux automobilistes ne sont pas assurés pour ce genre de risque.

Youssef Mahfoud, un assureur casablancais nous explique que les inondations sont exclues des contrats d’assurance. «Pour assurer un véhicule contre une inondation, il faudrait une extension de la garantie avec à la clé une surprime. L’assurance tous risques ne suffit pas. Il faut ajouter une prime comprise entre 200 et 500 dirhams», explique notre source tout en rappelant que les assureurs ne conseillent jamais à leur client de souscrire à cette garantie supplémentaire. «Un client peut nous rire au nez si on lui propose une assurance automobile contre les inondations. Il n’en verra pas l'utilité et nous répondra que les inondations sont rares».

Cette extension de garantie n’a été intégrée dans le Code des assurances que suite aux inondations de Casablanca en 2011. Mais cela n’a rien changé à la donne. Jusqu'à présent, au niveau national, rares sont les automobilistes qui acceptent de s’acquitter de cette garantie supplémentaire. Ils représentent moins de 1% des automobilistes assurés.

Par Qods Chabaa
Le 24/02/2017 à 14h09