Spéculations et hausse inexpliquée et indue des prix. C’est le constat relevé par une mission d’exploration parlementaire qui a porté sur les marchés de gros au Maroc. Le rapport de la mission, présenté récemment en commission à la première Chambre, comporte au moins 64 recommandations, écrit le quotidien Assabah dans son numéro du lundi 11 décembre.
Les parlementaires membres de la mission ont été déçus de la manière «anarchique et aléatoire» dont sont gérés ces établissements publics qui relèvent des communes des grandes villes. Ils ont constaté la complexité du réseau de commercialisation des fruits et légumes et ont été interloqués par l’ampleur l’abattage clandestin et les conditions de salubrité dans les tueries de volailles et surtout l’absence de contrôle de qualité de leurs produits mis en vente.
Dans leurs tournées dans les différents marchés de gros, les députés ont pu se rendre compte de l’hégémonie des marchands et des spéculations sur le commerce des produits alimentaires, aux dépens des producteurs et des consommateurs. Les premiers sont contraints de céder les produits de leurs terres à des prix dérisoires, alors que les seconds sont obligés de payer le même produit au prix fort. C’est ce qui explique les prix exorbitants des fruits et des légumes pratiqués sur le marché.
Après avoir visité plusieurs marchés de gros, principalement dans les régions de Casablanca-Settat, Souss-Massa et Tanger-Tétouan ainsi que le souk hebdomadaire rural à Shoul dans la région de Salé, les parlementaires ont dressé un rapport, avec les 64 recommandations, qu’ils ont présenté au ministre de l’Agriculture.
Parmi les recommandations qu’ils ont émises, la nécessité de l’adoption d’un nouveau cadre juridique relatif à la création, l’organisation et la gestion des marchés de gros. Un cadre juridique qui doit être complété par un cadre réglementaire qui définit, lui, les conditions d’accès à ces marchés, leur fonctionnement et le mode de réalisation des transactions commerciales.
Le cadre actuel rappelle le quotidien remonte à 1962. Et le modèle des intermédiaires est révolu. Ce n’est donc pas étrange si les députés ont relevé que les infrastructures actuelles, qu’il s’agisse de marchés de gros, marchés provençaux, souks hebdomadaires, structures de stockage et de réfrigération ou encore les véhicules de transport de marchandises, qui abritent l’opération de commercialisation et de distribution des produits agricoles, ne sont pas à la hauteur des exigences et ne sont pas modernes. Et c’est le moins que l’on puisse dire.
Ils ont donc insisté sur la nécessité de mettre en œuvre les recommandations du rapport de la mission et d’en faire la base pour résoudre les problématiques liées à ce sujet, en particulier en ce qui concerne la lutte contre la spéculation et la manipulation des prix.