Les patrons de stations-service montent au créneau. En cause, la montée en puissance du marché parallèle des hydrocarbures qui atteint des proportions démesurées, à en croire la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants de stations-service au Maroc, citée par le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 8 novembre.
Les ventes dans les stations-service ont connu une baisse notable, doublée par le fait que les clients du marché parallèle sont des entreprises. «Le rôle des stations s’est limité à la vente de quantités très restreintes aux particuliers et petites entreprises. Ce qui les prive de parts importantes du marché et se répercute par ricochet sur les revenus. Il est ainsi difficile de couvrir les frais élevés de gestion des stations», lit-on.
La pratique ne date pas d’hier. Cette situation préoccupante résulte de l’absence de réglementation des ventes en B to B. Mais les marges bénéficiaires engrangées atteignent des niveaux sans précédent. Ainsi, la marge sur le gasoil est de trois dirhams. Plus le volume vendu est important, plus la marge est conséquente de part et d’autre.
Certains acheteurs B to B se constituent en groupe pour s’approvisionner auprès des sociétés de distribution. Ainsi, le prix pratiqué sur le marché noir peut se voir appliquer une baisse allant jusqu’à 1,20 DH. Si le canal B to B ne représente que 25% des ventes globales, les propriétaires de stations-service pointent du doigt ces acheteurs qui s’approvisionnent à des prix préférentiels et revendent sur le marché à des prix plus compétitifs.
Pire encore, certaines stations s’approvisionnent également sur ce marché et se retrouvent à revendre le carburant de la société distributrice. D’où l’apparition de stations d’essence ambulantes et de dépôts de vente en gros et au détail. De nombreux dépôts clandestins, où le diesel et l’essence sont vendus illégalement au détail, ont été recensés.
Les propriétaires de stations-service sollicitent l’intervention de l’État pour réglementer ces transactions qui mettent en péril le marché, dans la mesure où la qualité des produits peut être compromise. Le contrôle est également requis.