Les dernières statistiques officielles montrent que le Maroc compte aujourd’hui plus de dix millions d’analphabètes. Ces statistiques ne comprennent pas le nombre des élèves déscolarisés, qui quittent le système scolaire dès le primaire dans les villes et le monde rural, et qui ont du mal à lire et à écrire, comme l’avait indiqué le ministère de tutelle.
Autant dire qu’«une bonne partie de ces élèves déscolarisés s’ajoute au bataillon des analphabètes dans le pays», fait remarquer le quotidien Al Akhbar dans son édition du mardi 5 septembre.
Ce tableau noir, souligne le quotidien, ne cache pas «des histoires de réussite des femmes surtout dans des zones reculées où il y a un manque flagrant d’infrastructures et où les conditions de vie demeurent défavorables». Mais, poursuit le quotidien, «ces femmes ont mené un combat contre l’analphabétisme et certaines ont pu décrocher le certificat d’études primaires et d’autres ont poursuivi leurs études pour créer des associations».
Cette réussite, indique Al Akhbar, fait rappeler le combat mené par feu le roi Mohammed V, en personne, au lendemain de l’indépendance contre l’analphabétisme, en donnant l’exemple pour freiner le courant conservateur à l’époque.
Il faut dire, souligne le quotidien, que c’est «le programme de lutte contre l’analphabétisme, suivi régulièrement dans les mosquées, qui a réduit l’ampleur du phénomène dans le pays». Effectivement, note le quotidien, «ce programme, bénéficiant d’un soutien royal et supervisé par le ministère des Habous, a incontestablement contribué à la réduction du phénomène dans les villes et le monde rural».
Dans les années soixante, rappelle le quotidien, la Banque mondiale avait lancé un programme de lutte contre l’analphabétisme à travers des émissions sur les ondes de la radio et les télévisions. A cette époque, «un Marocain, Harazem Ghali, architecte du secteur de l’audiovisuel dans le pays, avait mis en place tout un projet complet pour permettre au Maroc de bénéficier de l’initiative de la Banque mondiale».
Mais, révèle le quotidien, «ce projet a été renvoyé aux calendes grecques par certains responsables à Rabat, à l’instar d’autres programmes qui auraient pu raccourcir le chemin du Maroc pour en finir avec l’analphabétisme». C’est ainsi que «le Maroc a raté le coche», conclut l’auteur de l’article.