Malcom Hoenlein, vice-président exécutif de la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines et Jason Gubernamm, directeur exécutif de la fédération sépharade américaine, ont salué, dans un communiqué publié le 12 novembre, l’initiative prise par le Maroc d’intégrer à son cursus scolaire l’enseignement de la culture judéo-marocaine.
Ces deux leaders de la communauté juive qui oeuvrent de longue date aux côtés du Maroc, voient ainsi dans le nouveau cours en arabe intégré au programme scolaire dès l’école primaire et qui traite de l’histoire judéo-marocaine, «la dernière action active de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour perpétuer l’héritage judéo-marocain en tant que partie intégrante de l’identité marocaine», mais aussi «l’engagement durable du Roi à reconnaître un passé pluraliste et à en assurer la continuité dans l’avenir».
De l’avis de Malcom Hoenlein et Jason Gubernamm, «au cœur de cet effort se trouve l'amélioration de la compréhension et la promotion du lien entre musulmans et juifs ».
Et de poursuivre dans ce même communiqué que «l'antisémitisme, comme Sa Majesté l'a sagement écrit aux Nations Unies, n'est pas exclusivement un problème pour le peuple juif. L'antisémitisme représente plutôt la maladie d'une société déchirée par l'échec, l'insuffisance et l'incapacité de coexister».
Ainsi, «faire en sorte que les étudiants marocains découvrent l’intégralité de leur fière histoire de tolérance, incluant le philosémitisme marocain, est un vaccin contre l’extrémisme».
Enfin, les deux signataires de ce communiqué voient comme «un fait révélateur (…) d’une véritable expression des valeurs marocaines» la discrétion médiatique qui a entouré le lancement du programme scolaire, «sans incitation extérieure ni fanfare dans la presse occidentale».
Et d'espérer «que d’autres pays prendront note et imiteront l’exemple exceptionnel du Roi Mohammed VI».
Au Maroc, même engouement
L’association Mimouna, qui entend depuis sa création en 2007 célébrer la diversité du Royaume en préservant le patrimoine judéo-marocain, n’a pas manqué de saluer cette initiative marocaine.
«Après presque quatorze ans de travail acharné, de détermination et de persévérance, le judaïsme marocain a enfin réussi à rejoindre le système éducatif marocain», applaudit ainsi l’association marocaine dans un post publié sur Facebook.
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Un manuel inédit
S’agissant du cours dont il est question, l’association Mimouna explique que celui-ci «est dispensé à l'école primaire, se concentre sur la composante culturelle hébraïque/juive inscrite dans la constitution, la visite royale historique à Bayt Dhakira, et un bref aperçu de l'histoire des juifs marocains».
En effet, intégré depuis la rentrée scolaire 2020/2021 dans un manuel de sociologie, le cours est proposé aux élèves de 6e année du cycle primaire, dans le cadre d’un chapitre sur «le Maroc à l’époque des Alaouites» qui traite notamment du sultan Muhammad bin Abdullah, fondateur de la ville d'Essaouira, précise de son côté le journal en ligne Hespress.
Dans ce manuel, qui fait la part belle aux coutumes et traditions judéo-marocaines, on cite également la Constitution marocaine qui mentionne, dans son préambule, que la composante hébraïque est considérée comme l’un des affluents de l’identité nationale.
Enfin «Bayt dakira» (la Maison de la Mémoire) inaugurée par le Roi Mohammed VI en janvier 2020 est présentée comme «un endroit historique», à la fois culturel et spirituel, dont la fonction première est de préserver et valoriser la mémoire juive marocaine.
Autre lieu emblématique du Maroc juif mis également en avant dans ce manuel, le musée du judaïsme marocain, à Casablanca, créé en 1997.