Des milliers de fonctionnaires et salariés du secteur privé proches de la retraite manifestent leur mécontentement à l’annonce par le gouvernement d’un relèvement imminent de l’âge de départ à la retraite ainsi que des cotisations, avant même que ne débute le véritable débat sur la réforme des systèmes de retraite.
Cette décision fait grand bruit à l’approche de la réunion de la Commission nationale prévue le 17 juillet, indique le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 1er juillet.
Le principal sujet d’inquiétude concerne une possible hausse brutale de l’âge légal de la retraite à 65 ans dès 2026, un scénario qui provoque un vif rejet des centrales syndicales.
Ces dernières avaient déjà exprimé leur opposition lors de la présentation des résultats de l’étude actuarielle menée par un cabinet étranger lors de la réunion de la Commission technique, rappelle le quotidien.
Le scénario sera à nouveau discuté lors de la prochaine réunion de la Commission nationale, présidée par le chef du gouvernement, qui devra prendre la décision finale.
Pour éviter une crise sociale à l’approche des élections législatives et préserver l’équilibre politique au sein des trois partis de la majorité gouvernementale, le gouvernement envisagerait, indique Assabah, une montée progressive de l’âge de la retraite.
Parmi les scénarios préparés, figure l’augmentation de l’âge de la retraite dans le secteur privé de 60 à 62 ans, une mesure rejetée par les syndicats.
Pour le secteur public, le relèvement de l’âge passerait de 63 à 65 ans, une proposition jugée injuste par les syndicats, qui demandent de laisser le choix aux employés.
Toujours selon Assabah, le gouvernement serait prêt à appliquer cette réforme par paliers de six mois, à l’instar de ce qui avait été fait sous le gouvernement d’Abdelilah Benkirane lors de la mise en œuvre partielle de la réforme des retraites.
L’objectif est d’éviter un choc brutal pour les fonctionnaires et salariés et «d’adoucir la position des syndicats, qui cherchent à préserver leur influence auprès de leurs adhérents en vue des élections de 2027».
Par ailleurs, les syndicats représentés dans la Commission nationale, à savoir l’Union marocaine du travail (UMT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Confédération démocratique du travail (CDT) ont réaffirmé leur opposition à toute baisse des pensions.
Ils revendiquent notamment une augmentation du plafond des pensions dans le secteur privé, actuellement fixé à 4.200 dirhams à l’âge de 60 ans, à 6.200 dirhams afin que les retraités puissent conserver leur «dignité financière».
Dans le secteur public, ils considèrent la réduction des pensions comme une «ligne rouge» à ne pas franchir.
Les syndicats demandent au gouvernement de concentrer ses efforts sur la création d’emplois pour les jeunes diplômés au lieu d’allonger la durée de service des fonctionnaires et salariés.








