Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au 22 décembre, les réserves globales des barrages s’élevaient à 5.637 millions de m³. Quatre jours plus tard, le 26 décembre, ce volume atteignait 6.046 millions de m³, soit un gain net de 409 millions de m³. Le taux de remplissage national est ainsi passé de 33,6% à 36%.
Cette évolution rapide tranche avec la tendance observée auparavant. À titre de comparaison, entre le 10 et le 15 décembre, les barrages n’avaient gagné que 105 millions de m³, avant une première accélération entre le 15 et le 17 décembre (+119 millions de m³). La période du 22 au 26 décembre apparaît ainsi comme la plus favorable depuis le retour de la pluie.
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Dans le détail, le barrage Al Wahda, le plus important du Royaume avec une capacité totale de 3.522,2 millions de m³, affiche une progression notable. Ses réserves sont passées de 1.512,2 millions de m³ au 22 décembre à 1.617,9 millions de m³ au 26 décembre, soit une hausse de 105,7 millions de m³. Son taux de remplissage s’établit désormais à 45%, contre 42% auparavant.
Le barrage Al Massira, malgré sa grande capacité de 2.656,9 millions de m³, demeure à un niveau relativement bas. Ses réserves ont légèrement progressé de 90,8 à 96,3 millions de m³, soit un gain de 5,5 millions de m³, maintenant son taux de remplissage à 3%.
Du côté du barrage Bin El Ouidane, les réserves ont augmenté de 8,5 millions de m³, passant de 171,2 à 179,7 millions de m³. Son taux de remplissage reste toutefois limité, à 14%, malgré cette amélioration.
Le barrage Idriss Ier affiche une évolution plus marquée. Ses réserves sont passées de 393,1 millions de m³ à 424,8 millions de m³, soit une hausse de 31,7 millions de m³. Son taux de remplissage s’élève désormais à 37%, contre 34% précédemment.
Barrage Mohammed V.
Le barrage Sidi Med Ben Abdellah figure parmi les ouvrages les mieux remplis du pays. Ses réserves ont progressé de 69,5 millions de m³, passant de 777,5 à 847 millions de m³, ce qui porte son taux de remplissage à 86%.
Du côté du barrage Oued El Makhazine, les volumes stockés ont augmenté de 45,7 millions de m³, atteignant 560,4 millions de m³. Son taux de remplissage s’établit désormais à 83%, confirmant une situation hydrique relativement confortable.
Le barrage Ahmed El Hansali enregistre également une hausse notable, avec des réserves passant de 105,5 à 132,6 millions de m³, soit une augmentation de 27,1 millions de m³. Son taux de remplissage atteint désormais 19%.
Le barrage Dar Khrofa voit ses réserves progresser de 69,3 à 83,9 millions de m³, ce qui correspond à une hausse de 14,6 millions de m³ et à un taux de remplissage de 17%.
Enfin, le barrage Hassan II affiche une évolution plus modeste mais positive, avec des réserves passant de 59,5 à 60,6 millions de m³, soit une hausse de 1,1 million de m³, portant son taux de remplissage à 15%.
Évolution des réserves des dix principaux barrages au Maroc (Source: Maa Dialna)
| Barrage | Capacité totale (Mm3) | Réserves au 22 décembre (Mm3) | Taux de remplissage au 22 décembre (%) | Réserves au 26 décembre (Mm3) | Taux de remplissage au 26 décembre (%) | Évolution du volume (Mm3) |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Total (de tous les barrages au Maroc) | 16762,5 | 5637 | 33,6 | 6046 | 36 | 409 |
| Al Wahda | 3522,2 | 1512,2 | 42 | 1617,9 | 45 | 105,7 |
| Al Massira | 2656,9 | 90,8 | 3 | 96,3 | 3 | 5,5 |
| Bin El Ouidane | 1215,5 | 171,2 | 14 | 179,7 | 14 | 8,5 |
| Idriss 1er | 1129,5 | 393,1 | 34 | 424,8 | 37 | 31,7 |
| Sidi Med Ben Abdellah | 974,7 | 777,5 | 79 | 847 | 86 | 69,5 |
| Oued El Makhazine | 672,8 | 514,7 | 76 | 560,4 | 83 | 45,7 |
| Ahmed El Hanssali | 668,1 | 105,5 | 15 | 132,6 | 19 | 27,1 |
| Dar Khrofa | 480,2 | 69,3 | 14 | 83,9 | 17 | 14,6 |
| Manssour Dahbi | 445,2 | 176 | 39 | 175,4 | 39 | -0,6 |
| Hassan II | 392,3 | 59,5 | 15 | 60,6 | 15 | 1,1 |
Cette amélioration reste toutefois à relativiser. Si les derniers apports ont permis de redonner un peu de souffle aux retenues, ils ne suffisent pas encore à effacer les effets d’une longue période de déficit hydrique, souligne Amine Benjelloun, hydrologue.
«La hausse observée ces derniers jours montre que les barrages peuvent se reconstituer rapidement lorsque les conditions s’y prêtent, mais elle ne garantit en rien une sortie durable de la situation de stress hydrique. Tout dépendra désormais de l’évolution des précipitations dans les semaines à venir», estime-t-il.











