Le juge d’instruction près la Cour d’appel de Casablanca a placé ce lundi 4 avril, en détention préventive à Oukacha, cinq responsables et employés exerçant dans la clinique du chirurgien esthétique Tazi. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia précise, dans son édition du mardi 5 avril, qu’ils s’agit du chirurgien plasticien Hassan Tazi, surnommé «le médecin des pauvres», de sa femme, son frère, d’une infirmière, une intermédiaire et de trois employées de la clinique. La BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire) avait déféré, samedi dernier, les huit accusés devant le parquet général qui a décidé de les poursuivre pour traite d’êtres humains.
Les mis en cause sont accusés d’exploiter la faiblesse et la précarité de plusieurs personnes pour commettre des actes criminels. Le parquet général a retenu contre eux plusieurs chefs d’inculpation: escroquerie, falsification de certificats, hausse illégale des prix et fraude. Un communiqué de la DGSN indique que les investigations de ses services ont permis d’arrêter la principale suspecte qui prenait contact avec les supposés malades et les photographiait en prétendant qu’elle allait les aider à se soigner.
Le quotidien Al Akhbar, qui traite le même sujet, rapporte que la principale accusée exploitait ces photos pour collecter d’importants dons auprès de bienfaiteurs. L’entrée de ces sommes importantes était justifiée par des factures de prestations médicales falsifiées avec la complicité des autres suspects. Les huit accusés ont été soumis à une enquête judiciaire sous la supervision du parquet général compétent. Il ont été déférés, samedi dernier, devant le juge d’instruction qui a décidé de poursuivre cinq d’entre eux en état d’arrestation et les trois autres en état de liberté provisoire.
Des sources d’Al Akhbar n’excluent pas l’hypothèse que l’enquête approfondie à laquelle seront soumis les accusés, notamment le chirurgien Tazi et sa femme, révèle de nouveaux développements dans cette affaire. Il est question, dit-on, de vérifier les dossiers de tous les malades qui ont subi des opérations de chirurgie esthétique dans cette clinique avant et après la période de pandémie de coronavirus. Une vaste opération à laquelle vont être associés des dizaines de notables et de responsables afin de déterminer la totalité des sommes d’argent perçues frauduleusement par la clinique, sous la supervision de l’épouse du chirurgien plasticien.