Alors qu’à El Jadida, la salle où devait s’ouvrir le procès de ce pédophile était déjà comble, et que l’accusé y avait été amené, encadré par un important dispositif de sécurité, la Chambre criminelle près le tribunal de première instance de la ville a finalement décidé de reporter ce procès au 14 novembre prochain, suite à une requête exprimée par la défense.
Ses avocats avaient en effet sollicité un délai supplémentaire pour préparer le dossier de l’accusé.
Selon Assabah de ce mercredi 1er novembre, cette affaire, très suivie par l’opinion publique, explique la présence de cette foule au tribunal, ce mardi 31 octobre 2023.
Le quotidien rappelle que la dernière affaire à avoir entraîné autant d’intérêt remonte à l’année 2003, quand un policier avait été jugé pour des crimes sexuels perpétrés sur des mineurs. Assabah ajoute qu’à cette séance reportée, des parents et tuteurs d’enfants présumés victimes de l’accusé, un homme âgé d’une cinquantaine d’années, étaient présents.
Après avoir entendu l’accusé, marié et père de trois enfants, à deux reprises, voici un mois, le juge qui instruisait cette affaire a décidé de le poursuivre en justice.
Au cours de l’une de ces audiences, très détaillée, à laquelle ont assisté la principale victime et ses parents, et deux autres enfants qui pourraient également avoir été victimes du pédophile, le juge d’instruction a considéré que ces trois cas suffisaient à conduire l’instruction de ce dossier.
Le juge, convaincu des faits reprochés à l’accusé, a décidé de le poursuivre en justice, pour «exploitation d’enfants mineurs» sur lesquels il avait autorité, «viols de mineur» et, surtout, «traite d’êtres humains».
Si ce dernier chef d’accusation est retenu par la justice, l’accusé risque jusqu’à 30 ans de réclusion, en plus de devoir s’acquitter d’une importante amende.
Selon Assabah, au regard de la gravité des faits, beaucoup s’attendaient à une certaine lenteur dans la procédure d’instruction.
Il n’en a finalement rien été, grâce aux aveux formulés par l’accusé devant la police judiciaire, tout particulièrement lorsqu’il a été confronté à un enregistrement, qui actait la principale agression sexuelle, commise en juillet dernier dans la plage d’El Jadida.
Cet enregistrement a été filmé par deux jeunes femmes, qui étaient présentes au moment des faits, et qui ont été intriguées par le comportement de cet homme envers les enfants qu’il accompagnait.
Dans cette vidéo, l’accusé embrasse sur la bouche l’un des 19 enfants dont il avait la charge. Il était à cette période le responsable des activités d’une association de quartier, à Casablanca.
