Inezgane: le prédicateur salafiste Abou Ammar poursuivi pour diffamation

Omar El Asri, plus connu sous son pseudonyme de prédicateur salafiste «Abou Ammar».

Le procureur du Roi près le tribunal de première instance (TPI) d’Inezgane a décidé de poursuivre en état de liberté Omar El Asri, plus connu sous son pseudonyme de prédicateur salafiste «Abou Ammar», pour «diffamation», «injures» et «diffusion de fausses allégations avec l’intention de nuire à la vie privée» à l’encontre d’une journaliste et d’un artiste amazigh.

Le 11/03/2024 à 17h08

L’audition, menée sous la supervision du procureur du Roi près le tribunal de première instance précité, a vu la présence des deux plaignants, à savoir la journaliste Farah Elbaz et le chanteur Raïs Ahmed Outaleb Lamzoudi. Une confrontation entre les trois parties a également eu lieu, au cours de laquelle chacune a été interrogée sur les tenants et aboutissants de l’affaire, alors que l’accusé a présenté ses excuses aux deux plaignants.

Après l’audition, le parquet a décidé de poursuivre le mis en cause en état de liberté, contre une caution de 5.000 dirhams, et de fixer au 1er avril 2024 la première séance de son procès, afin de rendre un jugement sur la base des accusations retenues à son encontre. Omar El Asri, plus connu sous son pseudonyme de prédicateur salafiste «Abou Ammar», est poursuivi, conformément aux articles 447-2 et 442 du Code pénal, pour «diffamation», «injures» et «diffusion de fausses allégations avec l’intention de nuire à la vie privée», après avoir publié sur sa chaîne YouTube et sur sa page Facebook des vidéos portant atteinte à l’honneur et à l’image des plaignants.

Pour rappel, le dénommé «Abou Ammar» a récemment suscité une vague d’indignation parmi de nombreux médias, artistes et défenseurs des droits humains en raison de ses attaques, contenant des propos insultants, à l’égard de Farah Elbaz, suite à une interview réalisée par cette dernière avec Raïs Ahmed Outaleb Lamzoudi. Le prédicateur s’en était pris à la journaliste en usant de termes dégradants et portant atteinte à sa dignité, sous prétexte qu’elle avait reçu, sans porter de voile, l’artiste, lui-même qualifié de «débauché».

Plusieurs organisations syndicales et de défense des droits humains ont exprimé leur solidarité avec les plaignants, présentant les propos du prédicateur comme une atteinte à la liberté de la presse et au droit des femmes de s’habiller comme elles l’entendent et de pratiquer leur métier en toute liberté.

Par M'hand Oubarka
Le 11/03/2024 à 17h08