Homosexuels de Beni Mellal: prison ferme pour les agresseurs, prison avec sursis pour les deux victimes

Le360

Ce lundi a eu lieu le procès de la deuxième victime du couple homosexuel au tribunal de première instance de Béni Mellal. Elle a été condamnée à trois mois avec sursis. La deuxième victime a vu sa peine allégée. Concernant les agresseurs, trois d'entre eux ont été condamnés à la prison ferme.

Le 11/04/2016 à 18h27

Le procès des homosexuels de Béni Mellal connaît un heureux dénouement! Le juge vient de prononcer une sentence clémente en faveur des deux victimes de l'agression homophobe de Béni Mellal.

En effet, la deuxième victime a été condamnée par le tribunal de première instance de Béni Mellal, ce lundi, à trois mois de prison avec sursis. La première, qui avait été condamnée le 15 mars à quatre mois de prison ferme, s’est de nouveau présentée devant le juge qui a revu sa peine à quatre mois de prison avec sursis.

L’un des agresseurs a été condamné à six mois de prison ferme, le deuxième à quatre mois de prison ferme, le troisème à trois mois de prison ferme et le quatrième, quant à lui, a été innocenté. 

Pour rappel, le 15 mars, la première victime du couple homosexuel avait été condamnée, par le tribunal de première instance de Béni Mellal à quatre mois de prison ferme et à une amende de 500 dirhams. Deux des agresseurs, pour leur part, avaient écopé de deux mois de prison avec sursis.

Ce lundi, deux militantes du mouvement Femen ont été interpellées devant le tribunal de première instance de Béni Mellal pour avoir tenté de manifester, seins nus, en marge du procès de l’agression homophobe. Les deux activistes, Gala et Lola, de nationalité française, ont été arrêtées. Elles seront accompagnées à l’aéroport et renvoyées en France.

Il est à rappeler que le procès des homophobes de Beni Mellal a bénéficié d'une large couverture des médias internationaux.

Nombre de militants des Droits de l'Homme avaient vigoureusement dénoncé l'intrusion dans la maison du couple d'homosexuels et leur condamnation à des peines sévères, tandis que leurs agresseurs n'avaient pas été inquiétés.

Le verdict de ce lundi risque d'apaiser le mécontement des militants en faveur des libertés individuelles, mais de mettre en colère la population locale.

Par Rania Laabid
Le 11/04/2016 à 18h27