Les syndicats et le gouvernement, parties prenantes, avec le patronat, des rounds du dialogue social qui se tiennent actuellement, viennent de confirmer que la décision d’une augmentation générale des salaires, prise au terme de ces discussions, ne concernera pas les secteurs d’activité dont les travailleurs ont bénéficié d’une hausse de leur salaire au cours des deux dernières années.
Cette décision a entraîné une vague de colère parmi les enseignants, qui attendaient eux aussi cette hausse afin, disent-ils, de «réactualiser les points en suspens ayant trait à l’augmentation des salaires», relaie Al Akhbar de ce lundi 15 avril.
Selon eux, une hausse de 500 dirhams doit être accordée aux enseignants des cycles primaire, collégial et secondaire, comme en ont déjà bénéficié les enseignants du cycle secondaire.
Les fonctionnaires de l’Éducation nationale indiquent que leur ministère n’a pas encore versé à cette catégorie d’enseignants la première tranche de l’augmentation des salaires qui leur avait été promise, et qui avait été fixée à 750 dirhams.
Les enseignants estiment, de plus, qu’ils devraient bénéficier de cette hausse qui sera accordée aux autres secteurs d’activité, afin que «les salaires des fonctionnaires de l’Éducation nationale ne soient pas les plus bas dans la grille des salaires de la fonction publique».
Autre question qui préoccupe les enseignants: celle des prélèvements qui ont été opérés sur les salaires des grévistes qui n’avaient pas regagné leur salle de classe, suite à l’accord qui avait été conclu entre leurs représentants syndicaux et le gouvernement.
Au Parlement, Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, a répondu à ce propos à une question écrite adressée par l’Union nationale marocaine du travail (UNMT) à la Chambre des conseillers.
Pour le ministre, «les prélèvements sur les salaires ont été effectués selon le principe de la rémunération en contrepartie du travail. Il s’agit d’un principe qui vise à assurer la pérennité du service public de l’institution éducative et de protéger le droit à la scolarité, considéré comme étant un droit constitutionnel qui ne peut être enfreint».
Al Akhbar indique aussi que le ministre a expliqué aux conseillers de la seconde Chambre du Parlement que des commissions régionales avaient été constituées dans les académies de l’enseignement et de la formation, afin d’examiner les dossiers qui leur avaient été présentés.
Selon Chakib Benmoussa, «les situations administratives et financières de nombreux enseignants suspendus ont été traitées, y compris la reprise du versement de leurs salaires à partir de janvier 2024».
Le ministre de l’Éducation nationale a également informé les conseillers du Parlement que «le reste des enseignants concernés serait prochainement traduit devant des conseils de discipline, pour que les mesures appropriées soient prises à leur encontre».