Hajar Raissouni arrêtée pour avortement illégal: le vrai sujet est ailleurs

Hajar Raïssouni, journaliste à Akhbar Al Yaoum. 

Hajar Raïssouni, journaliste à Akhbar Al Yaoum.  . DR

L’affaire fait actuellement grand bruit. Bien qu’elle le nie farouchement, la nièce de l’un des ténors de l’islamisme marocain est accusée d’avoir clandestinement avorté. Le360 rétablit les faits.

Le 04/09/2019 à 17h32

Rabat, dans la matinée du samedi 31 août dernier. Dans le quartier de l’Agdal, des policiers sont en faction près d’un cabinet de gynécologie-obstétrique. Selon nos sources, ces policiers avaient des soupçons sur le fait que le gynécologue exerçant dans ce cabinet effectuait des avortements clandestins, en série.

Un couple, un homme et une femme, entrent dans l’immeuble. Les policiers attendent quelques temps, puis les interceptent à leur sortie. Ils les accompagnent ensuite dans le cabinet médical, où ils interpellent un médecin gynécologue, un anesthésiste et une infirmière. 

Les policiers, estimant se trouver devant un flagrant délit manifeste, celui de la pratique d’un avortement, mettent tout ce beau monde en état d’arrestation. En effet, l’avortement, au Maroc, est puni par la loi: une Interruption volontaire de grossesse (IVG) est passible de six mois à cinq ans de prison. Le texte de loi punit non seulement la femme qui a avorté–celle-ci risque de 6 mois à deux ans de prison, mais aussi ceux qui ont pratiqué cet acte, qui peuvent, quant à eux, se retrouver en prison pour une durée de 1 à 5 années.

La suite, on la connaît: l’identité de cette jeune femme, Hajar Raïssouni, est dévoilée (les policiers, quant à eux, selon nos sources, n’en avaient pas la moindre idée) et l’affaire fait tâche d’huile dans les médias.

Cette affaire n’aurait pu tenir que du strict –et malheureux– fait-divers. Elle fait pourtant, en ce moment même, grand bruit, et si la polémique bat son plein et que sur les réseaux sociaux les esprits s’échauffent, c’est qu’il y a quelques raisons à cela.

Hajar Raïssouni n’est pas vraiment une citoyenne lambda: non seulement elle est journaliste, mais en plus, elle travaille pour le quotidien Akhbar Al Yaoum, média phare du groupe dirigé par Taoufik Bouachrine, ce patron de presse controversé, aujourd’hui en prison, entre autres pour «viols» et «traite d’être humains». Ce n’est pas tout: Hajar est aussi, et surtout, la nièce d’Ahmed Raïssouni, actuel président de l’Union mondiale des Oulémas, et ancien dirigeant du Mouvement Unicité et Réforme (MUR), le bras idéologique de l’islamiste Parti de la Justice et du Développement, aujourd’hui aux commandes de la coalition gouvernementale.

Et tant le MUR, que le PJD, sont de farouches opposants, de par leur idéologie, à l’avortement et aux relations extraconjugales.

Au terme de sa garde à vue, Hajar Raissouni est déférée devant le parquet. Face au Procureur du Roi, elle nie tout avortement, de même que le gynécologue qui a été arrêté en sa compagnie. C’est, en tout cas, ce que rapporte le site Al Yaoum 24, qui appartient au groupe dirigé par Taoufik Bouachrine, depuis sa cellule.

Un rapport d’expertise médicale, établi par un médecin assermenté, et donc assujetti à deux serments: celui de la fidélité à la Justice et celui de la déontologie de la médecine, dit pourtant tout le contraire.

Selon ce document, que Le360 a pu consulter, le médecin assermenté, exerçant au CHU Avicenne, qui a examiné Hajar Raissouni, atteste que celle-ci était bien enceinte, et qu’il s’agissait là d’une grossesse «non désirée» de «huit semaines». L’intéressée, toujours selon ce document en notre possession, a reconnu devant ce médecin, après avoir été examinée par ses soins, qu’elle avait bien pratiqué une interruption volontaire de grossesse, «sous anesthésie générale», et «dans un cabinet privé de gynécologie au quartier de l’Agdal».

Alors que des centaines d'avortements clandestins sont effectués chaque jour dans notre pays, il est évident que la loi encore appliquée à ce jour est largement obsolète. Or, qui défend mordicus l’interdiction d'avorter et entend continuer à punir les rapports sexuels extra-conjugaux? Précisément ces islamistes aujourd’hui installés aux commandes de certains départements ministériels, dont, et ce n’est pas là le moindre de ces maroquins, la primature, sur le fauteuil de laquelle est confortablement assis un médecin, psychiatre de par sa spécialité: le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani.

Son prédécesseur, non moins islamiste, et adversaire acharné de l’avortement et du droit à disposer de son corps, Abdelilah Benkirane, a promis, devant les médias, qu’il allait «assister au mariage» de Hajar Raïssouni, prévu, selon plusieurs de nos confrères, le 14 septembre prochain. Hajar Raïssouni, dont Benkirane défend ardemment la cause –en se voilant la face, c’est le cas de le dire... Puisqu’avortement il y a bel et bien eu.

Le fait est, aussi, que Hajar Raïssouni est une double victime: elle est la victime de sa filiation islamiste –son oncle, Ahmed Raïssouni, avait déclaré le 31 mars 2015, toujours devant ce média qu’est AlYaoum 24, que les défenseurs du droit à l’avortement «cherchent à libérer les relations sexuelles». Très difficile dans ce cas qu'il change son fusil d'épaule et accepte aujourd'hui de voir la réalité en face en prenant la défense de sa nièce. D'où la version diffusée par le clan de la journaliste, consistant à dire qu'elle s'est rendue dans ce cabinet non pas pour interrompre une grossesse, mais en raison d'une «hémorragie subite».

Hajar est aussi, et surtout, la victime de lois dépassées, qu’il faut à l’évidence réformer, ce que son oncle, et ses alliés, partisans de l’idéologie islamiste, et qui se trouvent aujourd’hui au gouvernement, refusent obstinément de faire. Au mépris du simple bon sens. Car le véritable sujet dans cette affaire est l’avortement clandestin.

Un chiffre, glaçant, avait été avancé en 2010 déjà, par l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (Amlac), que préside le Pr. Chafik Chraïbi: de 600 à 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour dans notre pays. Un chiffre qui aurait augmenté, selon l’OMS, qui estime, près de dix ans plus tard, qu'il y a désormais au Maroc 1.500 avortements clandestins quotidiennement pratiqués. Il faut donc à l'évidence dépénaliser l’avortement. Les cadors de l'islamisme, comme Benkirane et Raissouni, qui sont les premiers défenseurs de la pénalisation de l’avortement, devraient reconsidérer leur position sur ce sujet.

L’empathie et la compassion avec Hajar Raissouni sont légitimes. Sa première audience devant un juge, en compagnie de son fiancé, a été fixée au lundi 9 septembre prochain. On devrait les libérer sans tarder davantage. Leur emprisonnement appartient à un autre âge, de même que la position politique de ceux qui défendent une loi, responsable du drame que vit cette femme et son compagnon. 

Par Leïla Driss
Le 04/09/2019 à 17h32

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Hajar fille souriante heureuse qui aime se prendre en selfie une. Bonne vivante . Accusée d'avortement à tort ou vrai Dieu l'aide à surmonter ce calvaire .

hajar elle a menti elle a aggravé son cas quant au reste les gouvernements de la mouvance Islamiste font reculer le Maroc chaque année de 10 ans en arrière , vers l'obscurantisme pourquoi s'occuper des gens qui s'aiment? pourquoi mettre en prison des gens qui s'aiment ? pourquoi? je m'adresse au ministre de la femme et de la famille pourquoi pour le regroupement familiale vers l'Europe , on leur impose des conduites et des attitudes à suivre en France ! que la fille elle a le plein droit se mettre avec son copain, ou son ami , sortir avec lui faire l'amour avec lui , sans demander les autorisations de sa famille ,partant de nos principe et nos traditions nos filles elles ne doivent pas quitter le Maroc; puisque c'est contraire à nos traditions et nos coutume et notre religion j'aimerai que le ministre répondra franchement à cette contradiction

Il faut pas oublier que ivg est interdit par leglise catholique aussi .

Ça sent de la politique! l’Association (Amlac), que préside le Pr. Chafik Chraïbi avance déjà qu'il ya au Maroc entre 600 et 800 avortements clandestins par jour.Pourquoi donc seul le film de Hajar est attirant?

Si une personne qui a la possibilité de faire le déplacement dans un pays Européen et avorte là-bas, personne ne peut lui reprocher quoique ce soit, l'acte a été fait dans une autre juridiction. Il en est de même pour celles qui s'installent pour études en Europe et pendant des années durant jouissent d'une liberté sexuelle. A leur retour définitive, personne ne les accuse de quoique ce soit. Conclusion : On épingle toujours les personnes avec une faute de moyens, ou de visa.

Respect Madame !

L'avortement. Voila un marche juteux auquel tiennent les gynecos du prive. Sinon, pour quelle raison pratiquent-ils ces interventions alors qu'il leur suffit de prescrire l'achat de la pilule miracle qui fait degager le foetus vite fait bien fait pour quelques dirhams en pharmacie. Quel ramassis d'escrocs, ces gynecos! Et ces islamistes, quelle vision decalee de la realite! Et leurs electeurs, quelle idee d'avoir opte pour ces coquilles vides

Message ironique (au cas où certains esprits seraient tentés de prendre ce message au premier degré ... l'idiotie étant la chose la mieux partagée !!! ) : Honte à toi Hajar Raissouni !!! 😳😳😳 Aujourd’hui, nous pourrions parler des vrais sujets du Maroc : les vrais progrès démocratiques de notre pays depuis 2011, les succès de l'effort de réconciliation nationale depuis les "années de plomb", les plans économiques qui ont crée des millions d'emplois depuis 20 ans, mais aussi l’échec total du système public d’education, le chômage des jeunes, les insuffisances de notre modèle de développement, la résorption des inégalités régionales et sociales, la préparation de notre économie aux évolutions mondiales pendant les 15 prochaines années ... Et, aujourd’hui, chère Hajar Raissouni, vous nous détournez de nos vrais problèmes ... OU PLUTÔT, VOS CONTEMPTEURS nous détournent des vrais problèmes : En payant un billet d’avion de 3.000 dirhams, une jeune femme marocaine : - peut s’exhiber sans foulard devant le Moulin Rouge à Paris, - peut mettre fin à une grossesse non-désirée, avant qu’un début d’embryon soit viable, - peut faire des choix amicaux, amoureux, voire intimes, qui ne concernent pas son gouvernement, - peut lire librement son cher Coran, - surtout, elle a une soeur, une cousine, une tante ou une voisine qui vit cette vie-là, à Bruxelles, Paris, Londres, Amsterdam ou Milan, et qui encourage sa cousine marocaine à venir connaître en Europe la liberté de vie qu'elle connait ... Chère Hajar RAISSOUNI, Vous avez décidé de ne pas franchir ces 2.000 km facilement accessibles avec un billet d’avion. Je ne vous connais pas. Je n’ai aucune connaissance particulière de votre vie. Mais, si vous souhaitez recevoir un jour mon soutien pour défendre vos libertés individuelles, en tant qu’être humain et en tant que FEMME, sachez que je serai à vos côtés ! Bon courage, Hajar.

Vous demandez la dépenalisation sous pretexte qu il y a de plus en plus d avortements au Maroc, dans ce cas, depenalisons aussi les drogues, l homosexualité sans oublier les agressions et même les excès de vitesse, a ce qui parait il y a de plus en plus de gens qui les pratiquent, affligeant! Mais au fait, c est quoi votre ideologie à vous?

Fermez votre Museau cher Muz qui n' Avez d'autre idéologie que de conquérir le monde avec le vagin des femmes.

Leur idéologie?Ils n'en ont pas et cela leur permet de dire n'importe quoi.

Je plains Hajar Raissouni et toutes les femmes qui en arrivent là a se cacher pour avorter. Le gouvernement defend une position indefendable. Et cela en fait le coupable tout designe de ces enfants des rues et de ces femmes qui meurent en essayant d avorter de maniere traditionnelle...

si cette dame devait être poursuivie,se ne serait pas pour avortement clandestin,c'est son propre corps et elle peut en faire tout ce qu'elle veut en toute liberté,mais pour l'hypocrisie qui règne en maître absolu chez ces misérables islamisé(e)s qui se prétendent défenseurs du temple et de la vertu,ces marchand(e)s de la religion qui trompent les électeur(trice)s pour avoir leur voix lors des élections

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