L’entreprise espagnole Glovo, spécialisée dans les services de livraison, fait face à une vague de mécontentement de la part de ses coursiers au Maroc. Le lundi 21 juillet, plusieurs dizaines d’entre eux se sont rassemblés devant le siège de l’Union Marocaine du Travail (UMT) à Casablanca pour dénoncer des conditions de travail qu’ils jugent précaires et indignes.
Initialement, les livreurs envisageaient d’organiser une marche en moto jusqu’au siège de Glovo, situé dans le quartier financier de Casablanca. Parmi les principales revendications figure la question de la rémunération: un tarif de base de 6 dirhams par commande, jugé dérisoire compte tenu des frais engagés (carburant, entretien, connexion internet) et du temps consacré aux livraisons.
À cela s’ajoute la problématique des commandes groupées, qui, selon les manifestants, allongent les trajets tout en réduisant significativement leur rentabilité. Les coursiers pointent également du doigt les suspensions de comptes, décrites comme arbitraires, souvent imposées sans préavis ni possibilité de recours.
Enfin, les protestataires dénoncent l’absence de statut professionnel clair. Bien qu’ils soient considérés comme des prestataires indépendants, les livreurs ne bénéficient d’aucune protection sociale: ni couverture médicale, ni droit à la retraite, et ce, en dépit de leur engagement quotidien et de leur forte dépendance économique à la plateforme.
Une polémique à dimension politique
La manifestation a pris une tournure politique lorsqu’un représentant syndical de Glovo Maroc a affirmé qu’une carte tronquée du Maroc avait récemment été affichée sur l’application. Les coursiers y ont vu une atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume et à sa souveraineté. Face à cette accusation, Glovo Maroc a réagi dès le lendemain, ce mardi 22 juillet, par le biais d’un communiqué. L’entreprise y évoque une «anomalie technique» causée par une mise à jour externe, qui aurait temporairement altéré la représentation cartographique du pays. Elle affirme que l’erreur a été corrigée immédiatement après sa détection. «Glovo Maroc tient à réaffirmer son engagement envers l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc», peut-on lire dans le communiqué. «Glovo opère sur l’ensemble du territoire national, de Tanger à Laâyoune», précise-t-elle.
Face aux revendications, Glovo met en avant le dialogue et des mesures en cours
En réponse aux critiques formulées par ses coursiers, Glovo affirme avoir organisé plusieurs réunions afin de recueillir leurs doléances. L’entreprise indique que des propositions concrètes sont actuellement en cours de mise en œuvre, notamment sur les volets tarifaires et administratifs.
Elle souligne également sa politique d’ouverture vis-à-vis de sa communauté de livreurs. À Casablanca, plusieurs sessions d’échange auraient ainsi été organisées, réunissant une centaine de coursiers. Selon Glovo, ces rencontres ont permis d’identifier des pistes d’amélioration visant à enrichir l’expérience professionnelle des livreurs.
«Glovo a présenté et communiqué des propositions concrètes visant à améliorer l’expérience des coursiers», précise un communiqué de l’entreprise, qui réaffirme sa volonté de maintenir un dialogue ouvert et constructif. Elle rappelle enfin que les livreurs évoluent dans un cadre réglementaire en constante évolution, en tant que prestataires indépendants.







