Dans la filière avicole, les professionnels se plaignent de l’impact des intermédiaires. C’est ce qui ressort de la dernière réunion organisée par le ministère de l’Agriculture avec les représentants de cette filière, dans le but de préparer le mois sacré de Ramadan.
Dans son édition de ce lundi 6 janvier, Al Ahdath Al Maghribia explique qu’au cours de cette rencontre, les professionnels ont d’abord tenu à rassurer le ministère sur la mise en place de l’ensemble des dispositions nécessaires afin de garantir un approvisionnement suffisant des marchés, tout particulièrement en œufs, très prisés tout au long de ce mois du jeûne.
Ils ont toutefois voulu attirer l’attention du ministère sur le rôle des intermédiaires dans la flambée des prix.
À ce propos, le quotidien relaie le fait que, de l’avis de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), le prix de vente des produits avicoles sur les marchés nationaux est déterminé par des mécanismes, stricts, régissant la loi de l’offre et de la demande.
Cependant, la forte demande récemment enregistrée en raison de la hausse du prix des différentes viandes rouges, a entraîné une réorientation de la consommation d’une partie de la population vers des produits avicoles.
Ce facteur ne suffit toutefois pas à expliquer cette flambée des prix, les intermédiaires y détenant un rôle significatif.
Aussi, pour y remédier, la fédération interprofessionnelle a insisté sur la nécessité d’encourager l’agrégation, de développer des écosystèmes intégrés, de réduire les coûts marginaux, et de favoriser le développement d’abattoirs industriels.
Par ailleurs, au cours de cette même réunion avec le ministère de tutelle, la FISA a présenté un exposé détaillé sur l’évolution du secteur, entre octobre 2023 et octobre 2024.
Ainsi, les importations de reproducteurs de type «chair» ont atteint 3,468 millions d’unités à fin octobre 2024, contre 3,051 millions à cette période en 2023, soit une croissance de 14 %.
Dans le même temps, les importations de reproducteurs de l’espèce «dinde» ont atteint 136 376 unités à fin octobre 2024, contre 131 511 à fin octobre 2023, soit une hausse de 4 %.
Les données communiquées par la FISA font également état d’un total d’importations de reproducteurs de type «ponte» de 267 667 sujets à fin octobre 2024, contre 204 714 à fin octobre 2023, ce qui a permis d’enregistrer une augmentation de 31 %.
En ce qui concerne les importations de type «dindonneau», elles se sont élevées à 1,635 million d’unités sur la même période, contre 552 090 unités à fin octobre 2023, soit une augmentation, spectaculaire, de 196 % en un laps de temps d’une année.
Selon Al Ahdath Al Maghribia, ces données s’inscrivent dans le contexte d’une production nationale caractérisée par un cumul de 391,137 millions de poussins d’un jour, de type «chair» à fin octobre 2024, contre 370,946 millions à fin octobre 2023, ce qui a permis d’enregistrer une variation, positive, de l’ordre de 5 %.
De même, la production de type «dindonneau d’un jour» a atteint 14,3 millions d’unités à fin octobre 2024, contre 12,26 millions à fin octobre 2023, soit une hausse de 17 %.
En revanche, la production cumulée de «poulettes» s’est limitée à 11,893 millions à fin octobre 2024, contre 13,585 millions à fin octobre 2023.
Cette baisse, de l’ordre de 12 %, s’explique par le prolongement de la durée d’élevage des poules pondeuses, qui était de 75 à 80 semaines, et qui, à fin octobre 2024, est passée à 90 à 100 semaines.