Fès: une médecin retrouvée morte et enterrée, son mari en fuite vers la France

Une scène de crime. (Photo d'illustration)

Une jeune médecin de Fès, portée disparue depuis le 14 juillet, a été retrouvée morte et enterrée dans une zone isolée près de Taza. La victime et son mari, lui aussi médecin à l’hôpital régional El Ghassani étaient un couple en crise. Alors que l’homme est désormais introuvable, les soupçons s’orientent de plus en plus vers lui. Les enquêteurs, sous la direction du parquet, poursuivent leurs investigations pour élucider les circonstances de ce drame qui bouleverse toute la communauté médicale de la région.

Le 18/07/2025 à 17h57

Le secteur de la santé de Fès est sous le choc depuis la découverte, dans la nuit du 17 juillet 2025, du corps sans vie d’une jeune médecin disparue trois jours plus tôt. L’affaire, désormais entre les mains de la police judiciaire, s’oriente vers une piste criminelle, avec comme principal suspect…son propre mari, également médecin au sein de la même structure hospitalière.

Jusqu’au soir du lundi 14 juillet, rien ne laissait présager une issue aussi tragique. Ce jour-là, une médecin exerçant à l’hôpital régional El Ghassani de Fès ne rentre pas à son domicile. Inquiets de son absence inexpliquée, son mari et son père alertent rapidement les autorités et signalent sa disparition.

Dès les premières heures, une enquête est ouverte sous la supervision du parquet, et les recherches sont aussitôt intensifiées. En parallèle, l’inquiétude gagne les couloirs de l’hôpital où la médecin, tout comme son époux, exerçait. Très vite, l’hypothèse d’une fugue volontaire est écartée par les enquêteurs, laissant place à des soupçons plus sombres.

Ce qui n’était qu’une disparition inquiétante se transforme rapidement en affaire criminelle. Car très vite, les enquêteurs découvrent que le couple n’était pas aussi uni qu’il y paraissait. Des proches évoquent des tensions conjugales récurrentes, des disputes étouffées à coups de médiations familiales ou de collègues compatissants. Mais ces derniers mois, les choses se seraient aggravées: le mari soupçonnait son épouse d’avoir une liaison avec un fonctionnaire de la direction régionale de la santé. Un soupçon devenu obsession. L’homme en question est entendu par la police, et son téléphone est saisi pour analyse technique.

Le tournant décisif survient le jeudi 17 juillet. Grâce à la localisation du téléphone de la victime, les enquêteurs se dirigent vers une zone reculée: Oulad Zbair, à la périphérie de Taza. L’endroit est sauvage, isolé. Sur place, les chiens de la brigade cynophile s’arrêtent. La terre semble avoir été récemment retournée. Les agents creusent. Le corps est là, enseveli à la hâte, dans une tentative évidente d’effacer les traces. La jeune femme a été enterrée.

Presque au même moment, une autre découverte vient alourdir les soupçons: des traces de sang sont retrouvées dans la voiture du mari, garée dans le garage du domicile conjugal. Mais l’homme, lui, est introuvable. Selon plusieurs sources proches de l’enquête, il aurait quitté discrètement le pays et pris un vol à destination de la France. Cette fuite précipitée ne fait qu’épaissir les soupçons qui pèsent déjà lourdement sur lui.

Depuis, les enquêteurs poursuivent leur travail de reconstitution. Relevés téléphoniques, analyses génétiques, témoignages croisés…tout est passé au crible pour tenter de comprendre ce qui a bien pu pousser un médecin, réputé calme et discret, à devenir le suspect numéro un d’un crime abominable. Dans les couloirs de l’hôpital El Ghassani, le silence est pesant. La justice, elle, s’attèle à faire toute la lumière sur ce drame qui a bouleversé bien au-delà du monde médical.

Par Youssra Jaoual
Le 18/07/2025 à 17h57