Entrée en vigueur le lundi 25 mars, la nouvelle banque de questions de l’examen théorique pour l’obtention du permis de conduire, mise en place par l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), n’enchante guère de nombreux candidats. Un grand nombre d’entre eux n’a pu valider ce test lors de cette première journée dans les différentes villes du pays, particulièrement à Casablanca.
«Lors de la première journée, le taux de réussite était de 1% dans tout le Maroc. Des centres d’immatriculation ont même enregistré 0% de réussite. Ce sont des résultats catastrophiques, les pires jamais enregistrés depuis le lancement de cet examen», alerte Mohamed Amine El Makkawi, président de l’Association marocaine d’éducation et de formation à la sécurité routière, contacté par Le360.
Des taux de réussite extrêmement faibles
Pour étayer son propos, notre interlocuteur cite l’exemple du centre d’immatriculation de Hay Hassani, à Casablanca. Le lundi 25 mars, premier jour de l’introduction des nouvelles questions dans l’épreuve théorique, seuls trois l’ont réussie… sur 140 candidats. Les résultats ne sont pas plus reluisants dans les autres centres d’examen: deux réussites dans celui d’Anfa, quatre dans celui de Ben M’Sik, une seule à El Jadida, et pas la moindre réussite dans les centres de Mohammedia, Berrechid, Settat et Sidi Bennour.
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Les taux de réussite se sont toutefois améliorés le jour suivant, oscillant entre 15% et 20% à Casablanca, et entre 37% et 50% le mercredi 27 mars. On reste toutefois très loin des taux de réussite quotidiens avant l’application de cette réforme «qui approchaient les 90%», déplore Mohamed Amine El Makkawi.
Selon lui, cette importante baisse découle de deux facteurs. D’abord, c’est un examen dynamique qui se compose de trois types de questions: des épreuves faciles, moyennes et difficiles, en fonction du planning des centres d’immatriculation. «Les questions qui ont été posées lors de la première journée étaient très difficiles pour les candidats. Nous avons demandé à la NARSA de varier les questions pour augmenter les chances de réussite», explique-t-il.
Ensuite, les candidats n’ont pas obtenu un exemple du nouveau questionnaire qui leur aurait permis de mieux se préparer. D’ailleurs, début mars, dans une déclaration pour Le360, Mohamed Amine El Makkawi se plaignait du fait que les auto-écoles n’aient pas eu la possibilité d’organiser un examen blanc pour permettre aux candidats d’effectuer des tests dans les conditions de l’examen et les rassurer.
La NARSA se veut rassurante
Face à ces premiers résultats, la NARSA se veut rassurante. Dans un communiqué publié le mercredi 27 mars, le gestionnaire de la sécurité routière note plutôt une évolution positive du taux de réussite des candidats entre le premier et le deuxième jour. «L’analyse des données préliminaires a permis de constater que les moyennes de réussite variaient entre 32/40 et 39/40 pour le permis de type « B », et entre 38/46 et 42/46 pour les autres types de permis», souligne le communiqué, précisant que la majorité candidats a obtenu des résultats proches de la moyenne de réussite.
D’après l’agence, la moyenne des notes obtenues à l’échelle nationale a atteint environ 23/40 le premier jour, et 28/40 le deuxième jour pour le permis de type «B», et environ 27/46 le premier jour, et 32/46 le deuxième jour pour les autres types. La NARSA exhorte l’ensemble des professionnels des autoécoles et des candidats à poursuivre leur adhésion pour réussir ce chantier de réforme important et indique qu’elle mettra à la disposition des auto-écoles, à travers la plateforme d’apprentissage «Perminou», «des indicateurs sur le niveau de bonnes réponses selon les axes pour les candidats inscrits auprès de chaque établissement».
Interpellé sur ces chiffres, Mohamed Amine El Makkawi précise que la NARSA «a effectué une accumulation des résultats du premier jour où l’examen a été très difficile et du deuxième jour où l’examen a été très facile, alors que le pourcentage de réussite à l’examen théorique est évalué quotidiennement».
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Il indique aussi que la plateforme d’apprentissage est souvent «hors service» et ne permet pas d’assurer une bonne formation aux professionnels des auto-écoles et aux candidats. Il invite par conséquent l’agence à délivrer des sessions pratiques aux moniteurs «pour qu’ils puissent comprendre la nouvelle banque de questions, ainsi que le déroulement des épreuves théoriques, afin de mieux former les candidats et augmenter leur chance de réussite».