Un concours pour l'intégration de ces étudiants dans le système éducatif privé sera organisé le 24 septembre prochain. Telle est la réponse qu'a donné hier, jeudi 25 août 2022, le ministre de l'Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, à propos du sort de ces étudiants rapatriés d'Ukraine en raison de la guerre, à une question qui lui a été posée par un journaliste au cours du point de presse qui a immédiatement suivi la tenue, à Rabat, du Conseil du gouvernement.
Serait-ce donc la fin du calvaire de ces étudiants qui ont été contraints d'interrompre brutalement le cours de leurs études? A en croire Abdelkader Youssfi, ce n’est pas du tout le cas. En effet, selon celui qui est le président de l’Association nationale des parents d’étudiants marocains en Ukraine (ANPEMU), cette solution que propose le ministre ne répond aucunement aux attentes des étudiants de retour d’Ukraine.
De plus, il a insisté sur le fait que leur scepticisme est monté d’un cran lorsqu'ils ont eu vent de cette toute dernière déclaration de Abdellatif Miraoui.
Abdelkader Youssfi tient à rappeler que l'intégration de ces étudiants dans le système éducatif privé est l’une des solutions que l’ANPEMU a précédemment proposées, mais, précise-t-il, sans qu’un concours ne soit organisé à leur intention.
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L’ANPEMU avait auraparavant plaidé, précise par ailleurs son président, pour que la situation financière de ces étudiants soit prise en considération, les frais d’inscription et d’études dans les universités privées étant élevés.
Abdelkader Youssfi signale ainsi qu’il faudra débourser 5.000 dirhams pour les frais d’inscription et entre 125.000 et 130.000 dirhams pour des frais d’études, annuellement, ici au Maroc, alors que ces mêmes frais s'élevaient, en Ukraine, à un maximum de 50.000 dirhams annuels.
En plus de cet aspect financier, le président de cette association souligne le fait que le concours ne tiendra compte que du programme enseigné au Maroc, alors que ces étudiants étaient précédemment formés selon les programmes en vigueur en Ukraine, ce qui freine, selon lui, l’intégration universitaire de ces étudiants.
Un fait d'autant plus gênant, insiste Abdelkader Youssfi, que les dates de l'organisation de ces concours, et l'inscription à ceux-ci, d'ores et déjà annoncées par le ministère de l'Enseignement supérieur, interviennent dans le même laps de temps que la période de l'inscription dans les universités ukrainiennes.
Ces étudiants se retrouvent donc à n'avoir aucune visibilité sur les décisions qu’ils seront amenés à prendre, d’ici fin septembre, a-t-il déploré.
Le président de l’ANPEMU signale, par ailleurs, que le ministère n’a pas évoqué de solutions pour les personnes souhaitant continuer leurs études en Ukraine, tout particulièrement en ce qui concerne les modalités de la tenue des travaux pratiques et dirigés, qui requièrent la présence physique des intéressés. Le même cas de figure se pose pour ceux qui voudraient étudier dans les universités de pays limitrophes ou proches de l’Ukraine.
Abdelkader Youssfi a, par ailleurs, annoncé que l’association allait se réunir le 28 août prochain, afin que ses membres puissent discuter de l’ensemble des solutions que vient de proposer le ministre.
Au cours de ce point du point de presse à l'issue du Conseil de gouvernement, le ministre de l'Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, a aussi précisé que la réintégration dans des universités privées du Royaume des étudiants marocains en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie, qui ont été rapatriés d'Ukraine, dépendait de l'organisation de treize concours, qui se tiendront le 24 septembre prochain, en fonction de leur filière et de leur niveau d'études universitaire. Des épreuves qui auront ainsi lieu le même jour, simultanément à l’université Mohammed VI des Sciences de la Santé de Casablanca (pour la médecine), à Cheikh Khalifa de Rabat (pour la pharmacie) et à l’université internationale de Rabat (UIR, pour la médecine dentaire).
Les résultats seront annoncés le jour même. Quant aux inscriptions, elles auront lieu du 27 au 30 septembre, a souligné Abdellatif Miraoui. Ces épreuves tiendront compte du programme d’études au Maroc.
Un dispositif d’accompagnement doit être instauré pour aider les étudiants qui auront réussi leur concours, afin de mieux maîtriser la terminologie scientifique, en français. Un processus qui peut s’étaler sur six à douze mois. Le ministre a, par ailleurs, indiqué avoir demandé aux universités privées d’étudier les revenus des parents, afin de faire éventuellement preuve de souplesse à leur égard.