Etat d’urgence sanitaire: quand les fermes remplacent les salles de fêtes

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Revue de presseKiosque360. La fermeture des salles de fêtes et l’interdiction d’organiser des fêtes de mariage à cause du covid-19 ont poussé des familles à recourir à des subterfuges. Des cérémonies clandestines sont ainsi organisées dans les campagnes ou dans des fermes où la surveillance est moins stricte.

Le 06/01/2021 à 19h52

Malgré les restrictions de l’état d’urgence sanitaire et les risques de contamination au coronavirus, beaucoup de citoyens bravent l’interdiction d’organiser des fêtes de mariage en usant de plusieurs subterfuges. Pourtant, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 7 janvier, les fêtes clandestines ont provoqué plusieurs clusters et causé des morts suite à des complications dues au coronavirus. Le quotidien en veut pour exemple cette famille rbatie qui a failli être décimée quand l’une de ses filles a été infectée par le covid-19 après avoir assisté à un mariage. Contaminé, le père, admis à l’hôpital, a succombé au virus, tandis que la mère a été sauvée après avoir passé plusieurs jours en réanimation. 

Cet exemple dramatique n’a malheureusement pas éveillé la conscience de certains citoyens qui ont continué à organiser des fêtes clandestines sans se soucier des risques sanitaires qu’ils encourent. Pour ne pas éveiller les soupçons des autorités locales et de la police, certaines familles ont changé les lieux et les horaires de ces fêtes. C’est ainsi qu’à Casablanca, la fête de mariage, qui se passait habituellement en début de soirée pour durer toute la nuit, a été avancée à l'après-midi. Afin de ne pas être dénoncées, ces familles évitent d’aviser leurs voisins, n’invitent que leurs proches et des amis étrangers au quartier et chargent leur traiteur de préparer des repas livrés en catimini.

Le quotidien Assabah rapporte que certaines familles, plus prudentes, ont trouvé la parade en organisant ces fêtes à la campagne ou dans des fermes où la surveillance est moins stricte qu’en milieu urbain. Un traiteur explique que, face à la fermeture des salles de fêtes, plusieurs familles ont été contraintes d’organiser ces cérémonies dans le monde rural de peur d’être arrêtées. D’ailleurs, confie-t-il, il vient de recevoir une commande de dizaines de repas pour un mariage qui va se dérouler dans les environs de Casablanca. Le même intervenant indique que les propriétaires des fermes ont profité de cette occasion pour se faire de l’argent en louant aux familles des nouveaux mariés une partie de leur exploitation agricole. C’est une idée que leur ont soufflée certains traiteurs, pour compenser les pertes causées par la fermeture des salles de fêtes.

Par Hassan Benadad
Le 06/01/2021 à 19h52