En images, la ferveur de la foule quand Rayan traverse, sur une civière, la haie d'honneur des forces de l'ordre

Rayan, 5 ans, a été retrouvé le 5 février 2022, cinq jours après une opération de sauvetage d'envergure, près d'un village proche de Chefchaouen. La dépouille du petit a été transférée à l'hôpital dans la soirée. . Khalil Essalak / Le360 (capture image vidéo)

Le 06/02/2022 à 11h38

VidéoLe Maroc est sous le choc après l’annonce du décès de Rayan, 5 ans. Malgré les efforts acharnés des équipes de sauvetage, le petit garçon, qui était tombé dans un puits de 32 mètres de profondeur mardi 1er février dernier, n’aura pas survécu à cet accident, qui a entraîné une immense vague d'émotion parmi les Marocains, et dans le monde entier.

Hier, samedi 5 février 2022, vers 21h30, les équipes de secouristes déployées ont enfin réussi, après cinq jours d’efforts continus, à extraire Rayan Ouram du puits de 32 mètres de profondeur dans lequel il se trouvait bloqué depuis plus de 100 heures. Malheureusement, le petit garçon âgé d'à peine cinq ans n’aura pas survécu à ce tragique accident, et l’espoir de le retrouver vivant s’est transformé en une douleur partagée par tous. 

Quelques minutes après son extraction du puits par les équipes de secours, un communiqué du cabinet royal a officiellement annoncé le décès de l’enfant, dans les termes suivants: «suite au tragique accident qui a coûté la vie à l'enfant Rayan Ouram, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a appelé les parents du défunt, décédé après être tombé dans un puits».

Les images de la sortie du petit Rayan sur une civière portée par des secouristes de la Protection civile, dans une atmosphère de profonde ferveur de la foule présente, récitant des versets du Coran, et s'en remettant à Dieu, ont fait le tour du monde. Portée sur une civière par les secouristes, le long d'une haie d'honneur qui avait été formée par les forces de l'ordre, déployés en nombre sur les lieux, la dépouille du petit garçon défunt a été conduite par ambulance, puis transférée à l’hôpital, via un hélicoptère médicalisé de la Gendarmerie royale. 

Des milliers de personnes s'étaient rendues, ces derniers jours, sur les lieux où l'opération de sauvetage se déroulait, pour manifester leur soutien. Certains, en très grand nombre, avaient même campé dans cette zone montagneuse du nord du Maroc, près de la ville de Chefchaouen.

Des personnes interrogées par différents médias ont salué les efforts colossaux qui avaient été entrepris et qui étaient menés sans interruption, tout au long des cinq interminables journées qu'aura duré ce sauvetage, par les différentes équipes de secouristes, et les agents des forces de l'ordre qui avaient été déployés en nombre. «J’ai fait 70 kilomètres pour venir ici ce matin. Nous voulions apporter notre soutien au petit Rayan», a ainsi expliqué l’un d’entre eux.

«Cela fait cinq jours que nous sommes sur place», a témoigné une autre personne. «Nous tirons notre chapeau aux équipes de sauvetages qui ont tout fait pour sauver Rayan», a-t-il ajouté.

Les badauds ont été nombreux à saluer les gigantesques efforts entrepris par Ali Sahraoui, un secouriste bénévole, qui a creusé de ses mains les derniers mètres qui ont permis d'atteindre les profondeurs du puits dans lequel le petit Rayan était bloqué depuis cinq longues journées.

Depuis le mardi 1er février dernier, jour de cet accident, d'inlassables efforts ont été déployés pour sauver cet enfant. Une cellule de crise avait été créée. Ses membres, placés sous l'autorité des instances provinciales de Chefchaouen, avaient coordonné les efforts déployés par les différentes équipes d'intervention sur place: des agents de la Protection civile, ceux de la Gendarmerie royale, mais aussi des représentants des autorités locales de même que des secouristes du Croissant Rouge, en plus de nombreux médecins, infirmiers, ingénieurs et techniciens de différentes spécialités.

Des bulldozers et des engins de forage, sous la supervision de représentants des autorités locales, d'agents de la Protection civile, de la Gendarmerie royale et des forces auxiliaires, ont été déployés, sous la supervision directe des autorités provinciales. D'importants moyens ont donc été mobilisés afin de secourir au plus vite le petit Rayan, coincé dans les profondeurs d'un puits étroit. 

Cinq longues journées durant, les efforts de sauvetage n’ont pas cessé, avec un espoir: retrouver l'enfant vivant. Les secouristes avaient aussi fait parvenir régulièrement de l'oxygène au fond du puits. Le petit Rayan n'a pas pu en revanche ni boire, ni s'alimenter.

Il aura finalement fallu cinq jours aux secouristes pour parvenir jusqu'à l'enfant. Ceux-ci ont d'abord dû forer le sol sur une importante profondeur, formant une énorme crevasse. Un tunnel a ensuite été creusé. Une progression très laborieuse, car leur travail pourtant acharné a été fortement ralenti par la nature du sol, certaines couches étant rocheuses et d'autres extrêmement sableuses.

Après le forage vertical, les travaux de creusement du tunnel ont enfin pu débuter, vendredi dernier, 4 février 2022, avec beaucoup de précaution. Le forage horizontal a été opéré par une équipe de sauveteurs de façon manuelle.

Le creusement de ce tunnel s'est effectué manuellement, parfois au burin, et les secouristes ont dû effectuer cette opération avec de multiples précautions, car un éboulement pouvait intervenir à tout moment dans le puits où était coincé le petit Rayan. 

L’annonce de sa fin tragique a entraîné une grande vague d’émotion et de compassion au Maroc, et dans le monde entier. Hier soir, samedi 5 février 2022, et ce dimanche matin, les messages de compassion affluent de tous les coins du globe sur les réseaux sociaux, de la part d’anonymes, d’hommes politiques, de sportifs, d’artistes... 

Par Amine El Kadiri
Le 06/02/2022 à 11h38