Les membres du collectif 490 Hors la loi ont décrété ce mardi 20 septembre 2022 un jour de deuil sur les réseaux sociaux. Aux premières heures de ce mardi 20 septembre 2022, le hashtag #MERIEM a pris sa place sur Facebook, Twitter, Instagram et autres réseaux sociaux, afin que le destin tragique de Meriem, 14 ans, ne sombre pas dans l'oubli.
«Meriem, 14 ans, violée, est décédée le 6 septembre dernier suite à un avortement clandestin, dû à un système de lois injuste que nous connaissons toutes et tous et sous lequel nous vivons», indique le communiqué de ce collectif, qui plaide pour l’abrogation de l’article 490 du code pénal incriminant les relations sexuelles hors mariage.
Il s'agit donc, sur les réseaux sociaux, d'une journée de deuil et de souvenir en mémoire de l'adolescente, dont l’histoire réveille de nouveau l'épineuse question de l’avortement au Maroc. «On se souviendra toujours de toi #MERIEM, et tout en te gardant dans nos pensées, nous espérons, prions, et luttons, pour un meilleur avenir pour nos enfants marocains», est-il mentionné dans le communiqué.
Ainsi en sa mémoire, le collectif de «490 Marocains Hors la loi», qui rassemble plusieurs personnalités, dont Leila Slimani et Sonia Terrab, a décidé d’organiser cette journée de deuil collectif pour se tenir aux côtés de sa famille et de ses proches. «Pour participer, vous pouvez écrire quelques mots pour elle en utilisant simplement son prénom: le hashtag #MERIEM dans vos publications, ou en postant l'image que nous avons préparée», suggère le collectif, tout en rappelant que «le deuil aura lieu toute la journée du mardi 20 septembre sur le web, dans nos cœurs et partout où nous le pouvons».
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Meriem, âgée d’à peine 14 ans, est morte au domicile de son violeur, où s’est déroulé l’avortement clandestin qu'elle subissait, en présence de la mère de la victime, dans la nuit du 6 au 7 septembre dernier, à 15 km de Midelt, une petite ville à la jonction entre le Moyen Atlas et le Haut Atlas.
Une autre association, le Collectif printemps de la dignité, avait à son tour expliqué dans un communiqué que cette intervention s'était déroulée en présence d’une sage-femme ainsi que d’un technicien de l’hôpital d’Azrou, qui se serait fait passer pour un infirmier.
Le résultat a été dramatique: une grave hémorragie, qui s’est soldée par la mort de Meriem. Toutes les personnes impliquées dans cette sordide affaire, y compris la mère de la jeune adolescente, ont été interpellées par la police et font actuellement l’objet d’une enquête.
Le collectif 490 Hors la loi exige une «réforme radicale» des termes du code pénal, dans le respect des principes de la constitution et des pactes internationaux.