Les affaires de détournement de fonds par des banquiers se poursuivent et se ressemblent. Alors que le procès d’un chef d’agence, poursuivi pour détournement et dilapidation de fonds publics, s’est ouvert récemment à Rabat, un autre prend fin, aboutissant à une condamnation à la Cour d’appel de Rabat. A l’issue de cette affaire instruite par la Chambre chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Rabat, un directeur d’agence bancaire a écopé de quatre ans de prison ferme, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 30 et 31 juillet.
Le jugement, poursuit le quotidien, a été prononcé en appel, mercredi, et le mis en cause a été reconnu coupable de détournement de fonds et de faux et usage de faux. Le forfait qui a été commis dans une agence du Crédit Agricole située dans la localité de Had Kourt, dans la province de Sidi Kacem, a accaparé toute l’attention de l’opinion locale pendant longtemps.
Selon Al Akhbar, le mis en cause a déjà été condamné en première instance à une peine de trois ans de réclusion ferme il y a deux ans. En appel, le juge a revu à la hausse la durée de réclusion. Le quotidien ne précise pas si c’est le mis en cause ou l’accusation qui a interjeté appel. Toujours est-il, poursuit Al Akhbar, d’après le rapport d’enquête menée par le juge d’instruction, que la Cour a décidé que la peine prononcée il y a deux ans n’était pas suffisante eu égard à la gravité des faits. Et ce, même si, en fin de compte, la Cour a estimé que ces faits relèvent plutôt d’irrégularités de gestion, sans intention criminelle.
A en croire le quotidien, l’affaire remonte à 2019. Une commission d’inspection envoyée par la direction centrale de la banque a débarqué un jour dans cette succursale de Had Kourt. Elle avait pour mission d’auditer les comptes de l'agence. Ce faisant, elle a fini par tomber sur une série d’irrégularités de gestion et de détournements de fonds. La commission a également découvert des cas de faux et d’usage de faux dans les registres de la banque. Entre autres forfaits découverts, l’ouverture de faux dossiers de crédit accordés à certaines personnes sans respecter les procédures d’usage. Ce qui a donné lieu à de grosses pertes pour la banque.
A en croire Al Akhbar, des affaires similaires ayant eu lieu dans cette région et impliquant des agents de la même banque seraient actuellement en cours d’instruction par la Chambre chargée des crimes financiers qui relève de la Cour d’appel de Rabat. Le quotidien rappelle dans ce sens une affaire du genre ayant également impliqué un fonctionnaire d’agence, située à Sidi Allal Tazi, du même établissement bancaire qui, poursuivi pour détournement de fonds, a été condamné récemment à une peine de 17 ans de prison ferme.