Des élevages de chevaux pour blanchir l'argent sale

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Revue de presseKiosque360. Les criminels ont trouvé un moyen subtil pour blanchir l’argent sale en le réinjectant dans l’élevage et le commerce des chevaux. Une activité d’autant plus rentable qu’elle bénéficie de la subvention de l’Etat et qu’elle n’est pas assujettie à un contrôle strict en matière comptable.

Le 18/09/2020 à 13h49

L’élevage des chevaux est devenu une activité rentable et sûre pour ceux qui s’adonnent au blanchiment d’argent provenant du trafic de drogue. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 18 septembre, qu’un homme est devenu richissime, en un temps record, après s’être consacré à cette activité en disposant de plusieurs écuries dans les environs de Casablanca et dans d’autres régions. L’homme en question, propriétaire d’une société d’import-export, a élargi ses activités à l’élevage et au commerce des chevaux dans le but de blanchir l’argent acquis illégalement.

Un choix qui n’est pas anodin puisque ce secteur n’est pas assujetti à un contrôle strict en matière de documents comptables et de factures. Selon certaines sources, les transactions dans ce domaine peuvent se faire en argent liquide où seul le transfert de proprieté entre l’acheteur et le vendeur est acté. Ce qui laisse une grande marge à ceux qui s’adonnent au blanchiment de l’argent sale pour le réinvestir dans des transactions légales en surévaluant la valeur du cheval lors de l’enregistrement de certificat de propriété.

Le quotidien précise Assabah que cette activité rapporte des milliards à ces criminels sans attirer les soupçons tout en leur permettant de profiter des incitations et des subventions accordées par l’Etat à ce secteur. Les mêmes sources indiquent que le propriétaire d’une écurie emploie des courtiers pour dénicher les meilleurs chevaux dans les différentes régions du royaume. Ils ciblent notamment les propriétaires non professionnels chez lesquels ils achètent des chevaux à des prix modiques par rapport à ceux du marché. C’est ainsi qu’un cheval acquis à 70.000 dirhams est déclaré officiellement acheté à 300.000 dirhams sachant que le reliquat qui sera réinvesti provient d’une activité illégale.

Les affaires du riche propriétaire s’étendent à des réseaux de blanchissement d’argent à l’étranger avec lesquels il a établi un commerce de chevaux sous la couverture de sa société d’import-export. Une couverture qui lui permet de transférer l’argent vers l’étranger d’une manière légale. Les mêmes sources soulignent que les services de sécurité traquent, depuis quelque temps, ce réseau pour déterminer ses ramifications à l'étranger avant d’interpeller ses complices au Maroc.

Par Hassan Benadad
Le 18/09/2020 à 13h49