Nous sommes à Sidi Hsaine, l’une des communes rurales de la province de Taroudant qui a connu des années fastes comme terreau fertile pour plusieurs cultures. Aujourd’hui, à cause de la sécheresse et du retard des pluies, ses agriculteurs sont bien contraints de revoir leurs ambitions à la baisse, en attendant des jours meilleurs.
Dans des déclarations à Le360, Mohamed Saâdouni, président de l’Association Zawya pour le développement et la coopération, nous donne une idée de la situation. «Depuis 2020, le débit de la source Adar Nougdal a nettement baissé, au point de totalement tarir aujourd’hui», affirme-t-il. Conséquence: les eaux de cette source ne sont plus là pour irriguer les nombreuses fermes, couvrant des centaines d’hectares. Leurs exploitants n’ont désormais d’autre choix que de réduire les surfaces cultivés de leurs terres, voyant fondre leurs futurs revenus.
Notre interlocuteur regrette aussi de voir les agriculteurs abandonner différents types de culture, essentiellement les cultures vivrières et celles des légumineuses. C’est le cas de Mohammed, qui travaille ses deux hectares et demi, mais qui a fini par abandonner la culture de petits pois, de fèves, de navets et de carottes.
«Sur mes terres, j’ai été obligé de rétrécir la superficie cultivée de 70%, et de me limiter à quelque 500 mètres carrés, seulement pour répondre aux besoins de ma petite famille. Quant à vendre mes produits dans les souks, je n’en rêve même plus», déplore-t-il interlocuteur.
Le stress hydrique et la sécheresse, c’est aussi le synonyme d’un exode vers les villes de la région, à moins qu’il pleuve à nouveau comme lors de ces années fastes, cette époque bénie où le village de Sidi Hsaine était encore un grenier à ciel ouvert.