Comme on pouvait le craindre, les vagues de chaleur printanières n’ont pas épargné les cultures céréalières. Alors qu’habituellement, la récolte des céréales ne commence qu’à la fin du mois de mai, les agriculteurs ont cette saison déjà commencé, depuis quelques jours, leurs moissons dans plusieurs régions comme la Chaouia, Doukkala et le Gharb, confirme Mohamed Ibrahimi, trésorier de l’Association marocaine des multiplicateurs de semences (AMMS), questionné par Le360.
«Plusieurs raisons sont derrière cette récolte précoce. D’abord, les pluies ont été faibles durant les mois de mars et avril. Ensuite, les vagues de chaleur ont accéléré la croissance des céréales. Par conséquent, nous sommes obligés de moissonner les épis pour éviter leurs chutes», fait savoir ce producteur de céréales.
Moissonner pour sauver la récolte
Un avis partagé par Brahim El Anbi, agronome sollicité par Le360, qui confirme que la récolte précoce des céréales est la solution pour sauver la production. «Dans les conditions climatiques d’une pluviométrie normale, les pluies printanières sont indispensables au grossissement des grains. Or, ce n’est pas le cas pour cette année. La faible pluviométrie et la forte touffeur ont accéléré la maturité des céréales et raccourci leur cycle de vie. Résultat, les agriculteurs n’ont d’autre choix que de démarrer les moissons», explique notre interlocuteur.
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Le ministère de l’Agriculture avait justement indiqué que l’actuelle campagne agricole s’inscrit dans une séquence climatique de 5 années difficiles, marquées par la succession des années sèches. Cependant, malgré ce contexte climatique difficile, la production prévisionnelle des trois principales céréales au titre de la campagne agricole 2022/2023 est estimée à près de 55,1 millions de quintaux. Ce qui revient à une remarquable hausse de 62% par rapport à celle de la campagne précédente, qui s’était établie à quelque 34 millions de quintaux.
Il convient de préciser que cette production est issue d’une superficie semée quasiment inchangée. Celle-ci n’a progressé que de 2,8%, passant de 3,57 millions d’hectares en 2021/2022 à 3,67 millions d’hectares pour l’actuelle campagne. Enfin, par espèce, cette production se répartit comme suit: 29,8 millions de quintaux de blé tendre, 11,8 millions de quintaux pour le blé dur et 13,5 millions de quintaux pour l’orge.