Covid-19: l’OMS déclare la levée de l’état d’urgence sanitaire mondial

ممرضة تحقن شخصا باللقاح المضاد لفيروس كورونا

Une agente de santé administre une dose du vaccin Pfizer-BioNTech contre le Covid-19 dans un centre de vaccination de Salé, le 5 octobre 2021.. AFP or licensors

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé ce vendredi 5 mai la levée de son plus haut niveau d’alerte sur la pandémie de Covid-19, estimant qu’elle était désormais suffisamment sous contrôle. Une mesure qui acte la fin d’une crise sanitaire qui avait débuté il y a presque quatre ans.

Le 05/05/2023 à 14h49

Fin de l’état d’urgence sanitaire mondial dans le monde. C’est ce qu’a annoncé l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ce vendredi 5 mai. L’ institution onusienne acte ainsi la levée de son plus haut niveau d’alerte sur la pandémie de Covid-19, estimant qu’elle était désormais suffisamment sous contrôle. «C’est avec beaucoup d’espoir que je déclare que le Covid-19 n’est plus une urgence sanitaire de portée internationale», a affirmé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, estimant que la pandémie avait fait «au moins 20 millions» de morts, presque trois fois plus que le bilan officiel de son organisation.

C’est donc la fin d’une crise sanitaire qui avait débuté il y a presque quatre ans. Un rappel des faits s’impose. Le 31 décembre 2019, l’OMS prend connaissance de cas inquiétants de pneumonie atypique dans la ville chinoise de Wuhan. Le 7 janvier 2020, la cause est identifiée: un nouveau virus de la famille des coronavirus. Quatre jours plus tard, Pékin annonce un premier mort officiel. Le 23 janvier, Wuhan est mise en quarantaine. La nouvelle maladie, baptisée Covid-19, essaime rapidement: le 6 mars, l’épidémie dépasse les 100.000 cas officiels dans le monde. Le 11 mars, l’OMS qualifie officiellement l’épidémie de «pandémie».


Manifestations contre le vaccin anti-Covid

Premier pays européen touché, l’Italie impose un confinement au Nord, étendu ensuite à tout le territoire. Le 16 mars, l’Allemagne appelle sa population à «rester à la maison» et le Royaume-Uni à éviter tout «contact social». La France se confine le 17. Dans la foulée l’Union européenne (UE) ferme ses frontières extérieures. Début avril, plus de 3,9 milliards de personnes (la moitié de l’humanité), sont contraintes ou appelées à se confiner, selon un décompte de l’AFP. Plus d’un million de cas sont recensés. Les Bourses plongent, des pans entiers de l’économie mondiale s’arrêtent comme le transport, le tourisme. Gouvernements et banques centrales annoncent des premières mesures massives pour soutenir l’économie.

L’épidémie s’emballe aux Etats-Unis et au Brésil au printemps 2020, dépassant en nombre de morts l’Europe. Le président américain Donald Trump répète que le virus finira par disparaître naturellement. Son homologue brésilien, Jair Bolsonaro, qualifie le Covid de «grippette». Leur gestion de la pandémie est fortement critiquée. A l’été 2020, la résurgence de l’épidémie en Europe conduit plusieurs pays à imposer le port du masque dans les transports, rues, écoles ou entreprises. Des manifestations anti-masque, parfois virulentes, apparaissent.

Un an plus tard, l’opposition au vaccin anti-Covid et l’obligation de montrer certificat sanitaire ou vaccinal provoqueront aussi des protestations. Des vaccins sont mis au point en un temps record: les premières doses sont injectées fin 2020 aux Etats-Unis et en Europe. Après un démarrage timide, les campagnes de vaccination accélèrent fortement, courant 2021, dans les pays occidentaux. Mais à l’échelle planétaire, l’accès aux vaccins demeure inégal: l’Afrique affiche un taux de vaccination très faible de 24% contre 64% mondialement (chiffres OMS, automne 2022).

En janvier et février 2021, une délégation de l’OMS enquête en Chine sur l’origine du nouveau coronavirus, sans parvenir à conclure. L’OMS exhorte tous les pays à partager leurs informations, notamment la Chine et les Etats-Unis.Le monde scientifique estime largement que la pandémie a démarré parce qu’un animal a transmis le virus à l’homme, probablement sur le marché chinois de Huanan. Toutefois, des chercheurs et des responsables américains défendent encore l’hypothèse d’une fuite de laboratoire, a priori l’institut de Wuhan, la ville du marché.

Apparitions de nouveaux variants

Nettement plus transmissible, le variant Delta provoque une hécatombe en avril et mai 2021 en Inde qui devient le 3e pays le plus endeuillé au monde. Il provoque de nouvelles flambées épidémiques, notamment en Russie. Fin novembre, un variant plus contagieux encore, Omicron, apparu en Afrique australe, génère un vent de panique. Il se répand mondialement début 2022 provoquant des records de contaminations, mais, avec des symptômes moins sévères.

En Chine, l’inflexible politique «zéro Covid» du président chinois Xi Jinping, faite de confinements drastiques, provoque en novembre une vague de contestations inédites depuis les mobilisations pro-démocratie de Tiananmen en 1989. En réponse, Pékin assouplit le 7 décembre les règles sanitaires, puis lève l’essentiel des restrictions, ce qui s’accompagne d’une flambée inédite des cas, avec des hôpitaux débordés et des pénuries de médicaments. De nombreux pays imposent début 2023 des tests négatifs aux voyageurs venant de Chine.

En mars, l’OMS assure que le Covid ne sera bientôt pas plus dangereux que la grippe saisonnière. Progressivement, des pays lèvent l’état d’urgence sanitaire et leurs mesures anti-Covid. Avec notamment, en mars la Chine qui relance ses délivrances de visas ou la fin de la vaccination obligatoire pour entrer aux Etats-Unis ou pour les soignants en France en mai.






Par Le360 (avec AFP)
Le 05/05/2023 à 14h49