Coronavirus: le calvaire des touristes brésiliens bloqués au Maroc

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"Les 203 touristes brésiliens qui étaient bloqués au Maroc devraient rentrer au Brésil jusqu'à dimanche prochain", a rapporté, jeudi, l'Agence de presse officielle Agencia Brasil. Plusieurs médias brésiliens se sont intéressés au séjour de ces touristes, transformé par coronavirus en calvaire.

Le 20/03/2020 à 15h26

"L'action, coordonnée par ledit ministère, en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères, a été menée grâce au soutien de Rede Record (NDLR : une chaîne de télévision de diffusion générale au Brésil) et de la compagnie aérienne Latam", selon la même source.

"Rede Record est responsable de la location de l'avion qui ramènera les Brésiliens du Maroc. Sur les 203 Brésiliens, 73 étaient en déplacement au Maroc pour le tournage d'un feuilleton télé. "Une opération similaire, menée sur fond de la crise causée par la propagation de la pandémie de coronavirus, visait à rapatrier les Brésiliens qui se trouvent au Pérou", rappelle l’Agence.

Auparavant, plusieurs médias brésiliens, notamment des sites d’information électroniques, se sont attardés sur la situation de ces Brésiliens.

Ainsi, le site d’information G1.globo.com est revenu sur cette affaire. "Connaître le désert du Sahara était le rêve de Maria de Fátima Vaz Dabés, 66 ans, jusqu'à la semaine dernière. La résidente de Belo Horizonte (Etat du Minas Gerais) a pu alors le réaliser. Mais, le retour à la réalité n'est pas facile. Avec un groupe de 24 personnes, elles ne peuvent pas quitter le Maroc en raison de la pandémie de coronavirus", a écrit le site.

Selon la même source, "Maria de Fátima s'est rendue au Maroc le 6 mars et a passé dix jours à visiter certaines villes. Le retour était prévu lundi dernier (16 mars), mais le groupe n'a pas pu repartir".

"La fille de Maria de Fátima, Mônica Dabés Rodrigues, a fait part de l'inquiétude de la famille concernant le retour de sa mère à Belo Horizonte", ajoute le média brésilien.

"La mère indique que les hôtels ferment, suite à la recommandation des autorités. Ainsi, de nombreux Brésiliens sont déjà dans les aéroports ou dans les rues du Maroc, sans nulle part où aller", relève le journal électronique, notant que selon Maria de Fátima, "la nourriture se faisait rare, car les commerces étaient fermés".

Et d’ajouter que "la touriste utilise des médicaments pour l'hypertension, le diabète et les maladies cardiaques. La pénurie de ces médicaments est une autre préoccupation de la famille", indique-t-il, relevant que "la communication entre les enfants et Maria de Fátima se fait uniquement via le Wi-Fi de l'hôtel au Maroc, mais le service ne fonctionne pas toujours bien". 

"Mônica a déclaré que ni le consulat brésilien au Maroc ni l'Itamaraty (ministère des Affaires étrangères) n'ont donné de solution ou tout autre type de réponse concernant la situation de ces Brésiliens", précise le site d’information, qui a assuré avoir tenté de s’informer auprès du ministère brésilien des Affaires étrangères, mais "il n'y avait pas de retour".

De son côté, istoedinheiro.com a écrit que "le gouvernement brésilien tentait de négocier le départ d'environ 200 touristes piégés au Maroc en raison des restrictions imposées aux frontières pour empêcher la propagation du nouveau coronavirus dans le pays. Certains Brésiliens rapportent qu'ils ont été expulsés des hôtels et, en raison de la fermeture du commerce, ils ont du mal à trouver quoi manger".

"Dans un hôtel quatre étoiles situé à Marrakech, un avis a été émis indiquant que l'hôtel serait fermé à partir de jeudi 19, pour s’aligner sur les décisions du gouvernement marocain. Un groupe de 15 Brésiliens a été laissé sans logement", a relevé la même source. 

"L'ambassade nous a demandé de venir de Marrakech à Casablanca, car un vol de Royal Air Maroc va nous rapatrier. Nous avons mis 4 heures pour arriver à Casablanca, mais ils nous ont renvoyés à Marrakech car la compagnie ne pourra pas nous rapatrier", a déclaré Priscilla, cité par le site web.

"Selon Priscilla, l'ambassade a déclaré qu'elle tenterait d'obtenir un nouveau vol en provenance du Brésil pour les récupérer à Marrakech".

"Selon une source d'Itamaraty, l'idée initiale était de négocier avec la compagnie aérienne Royal Air Maroc pour un vol de Casablanca à São Paulo, mais ce n'était pas possible. Maintenant, après des négociations infructueuses, les diplomates tentent de parvenir à un accord pour rendre viable un vol charter via Marrakech", poursuit le média électronique. 

La question a été également évoqué par UOL, qui s’est attardé sur la situation d'un couple brésilien. "Au Maroc depuis le 14 pour célébrer cinq ans de mariage, l'ingénieur de São Paulo Alexandre Paulino Bruno, 46 ans, et son épouse, la dentiste Maria Guilhermina Izar, 42 ans, ont trouvé un avis affiché sur la porte de la chambre, les informant qu'ils devront quitter le hôtel aujourd'hui (19 mars), alors qu’ils devaient être hébergé jusqu'au dimanche", souligne la même source.

O Globo a aussi publié un article sur le cas d’Eunice Caldas, 78 ans, également bloquée au Maroc. "Séjournant dans un hôtel à Marrakech, quatrième ville du pays, Eunice est accompagnée de sept autres femmes avec lesquelles elle a débarqué au Maroc le 7 mars, pour une visite de groupe", affirme la publication, notant que "les billets pour le vol de retour, qui devait avoir lieu le 22, ont été annulés par la compagnie Royal Air Maroc".

La même source fait savoir qu’"en raison de la pandémie de coronavirus , le tournage du feuilleton "Genesis" à Ouarzazate, au Maroc, a été annulé. L'équipe et le casting de la série de Rede Record quitteront Marrakech probablement ce vendredi". La publication note que l’acteur qui a eu de la fièvre pendant le tournage, a précisé, dans une vidéo, qu'il n'avait pas contracté le coronavirus .

Par Khalil Ibrahimi
Le 20/03/2020 à 15h26