Conseil de la Ville de Tétouan: des verdicts qui font trembler les élus

Commune urbaine de Tétouan.

Bâtiment de la commune urbaine de Tétouan.

Revue de presseLe tribunal chargé des crimes financiers à Rabat a récemment décidé d’engager des poursuites à l’encontre d’un membre du Conseil de la Ville de Tétouan, qui est en même temps le président d’une commission au sein de ce Conseil. Il serait impliqué dans l’affaire de la vente de jugements ayant été falsifiés. Une affaire dans laquelle plusieurs magistrats et avocats sont déjà écroués, en attendant que d’autres personnes subissent le même sort. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 19/11/2024 à 19h28

Les arrestations se poursuivent, suite aux enregistrements que l’épouse d’un juge a dernièrement présentés au procureur général du Roi, dans le cadre d’une plainte contre son mari pour faits de corruption à grande échelle dans la vente de jugements à Tétouan.

Al Akhbar de ce mercredi 20 novembre relaie le fait qu’un membre du Conseil de la Ville de Tétouan, qui est aussi le président d’une commission au sein de ce même Conseil, se retrouve actuellement poursuivi en état de liberté par le tribunal des crimes financiers, à Rabat. Il serait ainsi interdit de quitter le territoire.

Des interlocuteurs interrogés par Al Akhbar signalent que l’opposition au sein du Conseil de la Ville de Tétouan ont interpellé le président de ce Conseil pour l’informer que la situation devenait très grave.

En effet, une conseillère de Tétouan est poursuivie dans une affaire de trafic de drogue, et un autre membre de ce Conseil est accusé de trafic d’influence et de vente de postes fictifs dans la fonction publique, sans parler de trois autres conseillers également impliqués, le premier dans la falsification de documents officiels, le second dans le détournement de plusieurs dizaines de millions de dirhams dans une agence bancaire, et le troisième dans une affaire de corruption impliquant des juges.

Face à ce climat délétère, où des élus tremblent en voyant que plusieurs de leurs collègues se retrouvent en prison ou sous le coup de poursuites faisant l’objet d’une enquête, l’opposition au sein du Conseil de Tétouan exige que la présidence du Conseil réagisse rapidement en mettant sur pied et en œuvre «une charte éthique interne» qui «précise et fixe les fondements et les principes qui régissent les missions des élus», et ce «conformément aux orientations royales, pour encadrer la vie politique en général dans le Royaume, et les institutions élues en particulier», écrit Al Akhbar.

Les partis de la majorité au sein du Conseil de la Ville de Tétouan ont quant à eux rétorqué que tous ces dossiers qui font actuellement scandale sont, signale le quotidien, «les faits personnels d’élus dans l’exercice d’activités qui n’ont rien à voir avec celles du dudit Conseil», qu’il s’agisse de la gestion de son budget ou des affaires locales en général.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 19/11/2024 à 19h28