Colloque national à Skhirat: vers une Justice Juvénile, humaniste et civilisée

Hicham Balaoui, procureur général du Roi près la Cour de cassation et président du ministère public.. DR

Revue de presseSous l’égide de la présidence du Ministère public, un colloque national s’est tenu ce lundi 21 juillet à Skhirat, consacré à l’implémentation des peines alternatives pour les mineurs. Une initiative visant à repenser la Justice Juvénile à travers une approche éthique, civilisée, résolument tournée vers l’avenir. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 21/07/2025 à 17h27

À l’initiative de la présidence du Ministère public, un colloque national s’est ouvert ce lundi 21 juillet à Skhirat, dédié à la mise en œuvre des peines alternatives adaptées aux mineurs.

Dans son allocution inaugurale, Hicham Balaoui, procureur général du Roi près la Cour de cassation et président du ministère public, a souligné que «les sanctions alternatives dans les affaires impliquant des mineurs ne constituaient pas une simple option juridique, mais un choix éthique et civilisé, reflétant la maturité d’une société engagée dans la construction d’un avenir meilleur pour sa jeunesse».

Insistant sur la dimension profondément humaine de la justice juvénile, le haut magistrat a affirmé que celle-ci se devait d’être «humaine avant d’être juridique», rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 22 juillet.

Il a mis en garde contre les conséquences néfastes d’une séparation prolongée de l’environnement familial, susceptible de compromettre irrémédiablement l’équilibre et l’avenir de l’enfant.

En lieu et place, il a plaidé pour l’adoption de mesures privatives de liberté comme ultime recours, privilégiant des solutions favorisant la réinsertion et l’épanouissement au sein d’un cadre naturel et sécurisant.

Le procureur général du Roi a également mis en lumière les avancées législatives marquées par l’adoption de la loi 43.22 relative aux peines alternatives, tout en alertant sur les dangers de l’incarcération des mineurs.

Celle-ci, en les exposant à des influences criminogènes au sein d’un milieu carcéral inadapté, risquerait de faire d’eux des délinquants en devenir. Il a réitéré l’engagement du Ministère public à garantir une protection judiciaire centrée sur l’intérêt supérieur de l’enfant, conformément aux standards internationaux.

Ce nouveau cadre juridique, a-t-il expliqué, introduit une vision moderne de la Justice Juvénile, substituant aux peines d’emprisonnement des mesures telles que le travail d’intérêt général ou le contrôle judiciaire, permettant ainsi au mineur de poursuivre son éducation et son intégration socio-économique, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

Enfin, le procureur général a invoqué plusieurs références internationales, dont les «Règles de Pékin» et les recommandations du Comité des droits de l’enfant, qui préconisent le recours à la détention comme mesure exceptionnelle et de courte durée, tout en promouvant des mécanismes de réinsertion positive et sécurisée.

Par Hassan Benadad
Le 21/07/2025 à 17h27