Cette viande de mouton de l’Aïd qui finit chez les fabricants de «khliî»

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Revue de presseA Derb Milan, à Casablanca, s’est dressé un souk bien particulier au lendemain de l’Aïd. Des centaines de kilos de viande y sont proposées à la vente. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 07/07/2023 à 22h08

Après l’Aïd démarre un commerce bien particulier. La viande offerte par acte de charité à l’occasion de l’Aïd réapparaît sous forme de «khliî». Ce commerce débute au lendemain de la fête. Les mendiants maîtrisent désormais parfaitement ce circuit. Une fois la collecte terminée, cette viande retrouve le chemin des dépôts des fabricants du «khliî», explique le quotidien Assabah dans son numéro du week-end des 8 et 9 juillet.

Avant de finir dans les ateliers de ces artisans, cette viande aura parcouru du chemin. Dans le quartier Derb Milan à Casablanca, l’un des points de vente les plus connus, s’aligne un grand nombre de personnes munis de sacs plastique contenant de la viande, posés à même le trottoir. Tout se passe très vite et les acheteurs disparaissent rapidement. Ce marché improvisé ne dure pas très longtemps.

La viande reçue est vendue à des prix imbattables et tout le monde y trouve son compte, excepté le consommateur, car cette viande finit immanquablement dans le tajine aux œufs et au khliî servi au petit-déjeuner dans certains cafés, restaurants et autres «mahlabates».

Une scène est décrite dans le quotidien. Vers 16h, au deuxième jour de l’Aïd, trois femmes apparaissent près du pont dans le quartier Omar Ben El Khattab. Elles déposent devant elles des sacs en plastique soigneusement noués contenant un mélange de viande et de graisse de mouton. Elles scrutent les environs. Les minutes passent, des signes d’inquiétude se lisent sur leur visage. Aucun client pour l’instant.

Pire encore, d’autres vendeurs arrivent et s’installent à leur tour. Soudain, une voiture s’arrête. Une femme en descend. Elle observe les sacs de viande, règle le prix et disparaît rapidement. Un peu plus tard, un véhicule de transport de marchandises s’arrête à son tour, embarque le reste des sacs et disparaît.

Le quotidien n’a pas pu obtenir l’identité précise des acheteurs, mais avance qu’il s’agit d’artisans fabricants de «khliî». La plupart d’entre eux sont installés à Casablanca, mais d’autres proviennent de Fès ou de Kénitra.

Les prix pratiqués sont très variables. Un sac de viande de 2 kilos peut se négocier de 40 à 70 dirhams. Évidemment, le contrôle sanitaire et la chaîne de froid ne sont pas respectés.

Par Amyne Asmlal
Le 07/07/2023 à 22h08